Friday, August 22, 2008

Un monde a part....

Hello les copains comment va la vie ? Laissez-moi vous raconter mon samedi apres-midi....
Notre copain Francois, quittant definitivement les USA apres un essai pas tres concluant, n'eut pas le temps de se defaire de sa voiture avant de s'empresser de reprendre l'avion pour son doux pays. Nous voila donc investis de la mission de vendre la bete, ce qui promettait d'etre l'operation la plus simple du monde: Francois s'etant deja entendu avec le dealer d'autos qui lui avait vendu cette voiture il y a moins d'un an, celui-ci allait la lui reprendre pour une somme modique pour un monospace Chrysler en parfait etat de marche (200000 kms au compteur mais l'air conditionne, l'autoradio et ouverture automatique motorisee (!) de toutes les portes.... l'affaire du siecle; si le moteur te lache sur l'autoroute ou la direction au tournant, pas de probleme tu as l'air conditionne pour attendre les secours). Ma seule et simple mission fut donc d'aller trouver ce dealer dans le Bronx, a deux pas du zoo et du jardin botanique de New York, pour lui rendre son petit joujou. Pourquoi dans le Bronx ? Croyez-le ou non mais ce dealer Dominicain du Bronx me reprenait la voiture pour 150% du prix que me proposaient les peu aimables dealers Americains de l'upper-class Westchester. Par ici il y a une expression qui ressemble a "mentir comme un arracheur de dents", qui dit : "honnete comme un dealer de voitures"... apres quelques coups de fils a cette gent la, j'ai appris d'ou ca vient...
Notre petite affaire se passa comme sur des roulettes a air conditionne et sans plus d'anicroche qu'un ou deux froncements de sourcils du dealer sur le manque d'huile du moteur a ouvrir automatiquement les portes glissantes... mais il a suffi de commencer a parler un peu espagnol pour que ses deux acolytes interrompent brusquement le suivi attentif d'un pourtant passionant match de base-ball a la tele pour discuter avec moi de la culture francaise, la bouffe, l'echographie du cerveau, mon salaire horaire, le football et les belles femmes de Paris. Bref c'est bien obligeamment qu'ils m'acheterent la grosse titine et indiquerent au desormais pieton que j'etais la station de metro la plus proche....
Et c'est a partir de cet instant que, bien qu'il fusse deja l'heure de la sieste bien sonnee, mes yeux s'ouvrirent sur un paysage oublie... chaque viree a la Grande Ville me fait le meme coup (en plus fatigant d'habitude parce que en general c'est avec les enfants), mais la c'etait la premiere fois que je decouvrais un autre borough que Manhattan. La station de metro s'appelait "Gun Hill", ce qui me tenta momentanement de marcher prendre mon train a la station suivante... mais c'etait un Bronx aux rues plutot tranquilles, et meme pavillonaires - mais avec des verandas completement grillagees, comme en Argentine les commerces apres la crise de 2002, rien a voir en tous cas avec Croton-on-Hudson et ses poussettes et velos negligemment laisses sur le pas des portes. On croise, c'est samedi, quelques barbecues improvises sur le trottoir, chaises pliables autour du coffre de la voiture... j'ai meme eu la chance d'entendre un vieux classique, Bob Marley Get up Stand up a plein volume ca m'a rappele ma jeunesse, dans une petite fete de quartier, chicken wings basketball et des enfants tout noirs courant de tous cotes sur le playground d'asphalte chauffe a bloc aux 15 heures du 15 aout.
Bref, arrive dans le metro de ce samedi apres-midi ordinaire qui devait me connecter a mon train de banlieue, il m'est donne de rencontrer de ce quartier ordinaire les habitants peu ordinaires ... Une grosse, vieille dame, casquette a l'envers, qui rappe sur le quai au son d'une musique inaudible... Trois minettes, pantalon baggy et casquette a l'envers, se disputant a grands cris un briquet pour leur unique cigarette. Une obese a talons hauts et T-shirt tete de mort. Un skater avec un blackberry. Un mec cool qui exhibe sa collection de pin's sur son chapeau dogon. Un bebe de 6 mois avec le crane rase a l'exception d'une longue meche fixee a plat au front avec de la gomina. Un autre couple, pantalon baggy et casquette a l'envers (decidement le dress code dans le Bronx c'est aussi strict que dans les conferences de neurosonologie... on se prend vite pour un moine a poil avec ses chaussures de runningue et son T-shirt taille M), avec un bebe de toutes les couleurs - noir avec des taches albinos sur les membres, superbe. Un pere de famille de 2 metres 15, pantalon baggy et casquette de travers, trois enfants autour des genoux et la petite derniere sur les epaules qui joue avec sa casquette. Bref ce que j'ai surtout retenu de ce trajet de metro qui m'emmenait du nord de New York vers le un peu moins nord de New York (de la 240eme a la 125eme rue), c'est que 1) ca prend aussi longtemps pour les gens du Bronx d'aller a Uptown en metro que pour les ceuxsses de Westchester (50 km plus au nord) de rallier Downtown en train de banlieue, sauf qu'ici, pas d'air conditionne et beaucoup plus de monde; 2) en 45 minutes de trajet environ, je n'ai pas vu un blanc dans ma rame de metro - a l'exception d'un latino endormi et d'un bebe albinos.
Pour le train de banlieue, il faut descendre a la station "Harlem - 125 eme rue". En debouchant des escaliers, on se retrouve au coin de Martin Luther King Boulevard et Malcom X Avenue (sic). Dans cette immense artere commercante qu'empruntent en semaine tous les cols blancs qui commutent des metros d'uptown vers leur banlieue, il y a un bon vieil air de Barbes - Rochechouart, en plus champetre. Dans la rue, plein de monde, et plein de commerce informel. Du mais grille, du beurre de karite, des coiffeuses a tresses fantaisie, des DVDs de kung-fu, des livres qui t'expliquent comment sauver ton ame, d'autres qui t'expliquent comment renaitre, l'auteur a ta disposition pour te les dedicacer, des enfants qui courent et des enfants qui mangent des glaces et des enfants qui font du velo le long du square Marcus Garvey, la biographie d'Elijah Mohammed en cinq volumes, et des piles et des piles de T-shirts Obama qui te regardent dans les yeux en te rappelant que Oui Nous Pouvons...
La station a trains de banlieue est vite arrivee... de la, plus qu'un billet a 10 dollars et tu as le droit a 45 minutes de soleil de l'apres-midi sur la mighty Hudson depuis ton siege molletonne, entoure de filles a magazines, de djeun's a iPod, de moins jeunes a laptops. Bref, le retour en terrain connu. Dans moins d'une heure, je suis au parc dans ma suburb avec Nurt et les enfants a jouer a ramasser des cailloux et les jeter dans la riviere...
Ca fait du bien de sortir de chez soi de temps en temps pour voir les vraies couleurs de la vraie vie - ne serait-ce que deux ou trois heures par an, et encore seulement pour rentrer chez soi bien vite d'un endroit ou l'on n'avait pas demande a aterrir en premier lieu. Mais finalement, le Bronx, Harlem, c'est un peu comme Paris : c'est sympa d'y passer en touriste mais je n'aimerais plus y habiter.
Et notre petit Croton, c'est vraiment un monde a part...
Bisous,
Francois

Thursday, August 14, 2008

Les enfants...

Une valse a mille temps...
Hello les copains, eh oui, il y avait longtemps que je n'avais plus touche ce sujet pourtant si cher... Ce qui me retenait, et qui me retient toujours un peu, c'est le souvenirs de ces dejeuners avec les collegues du LOA (mon labo de these, j'etais encore celibataire...) ou tous ces jeunes parents s'echangeaient les merveilles et miseres de leur progeniture a vous donner une envie folle de retourner travailler au plus vite, etudier l'influence des ondes transverses sur la validite des relations de Stokes a travers un bloc de titane a 1.5 MHz, a 13h15 de l'apres midi c'est vous dire... Puis, un an plus tard, marie, un enfant, mais le souvenir de ces terribles dejeuners encore bien chaud dans la tete, de passage au labo ce petit bout de sandwich informel avec mon ancien directeur de these, Jeff - jeune pere lui aussi - auquel avait cru bon de se joindre un autre collegue, Ralph, jeune marie mais pas jeune pere.... avec Jeff on a parle de nos fistons pendant une heure, Ralph avait deja fini son sandwich, sa tarte aux pommes et son coca qu'on avait pas encore avale une bouchee... finalement, a l'exact moment ou Jeff repose enfin sa canette vide sur le comptoir, Ralph se leve avec empressement et attrape sa veste. Ben quoi alors, Ralph, tu prends pas un petit cafe ????
Enfin bref, je sais ce que c'est que les histoires de marmots pour les ceuxsses qui n'en ont pas... Mais d'un autre cote, pour ceux qui ont passe le rite d'initiation et qui savent de quoi je parle, ce que je vais raconter est passionnant... car nos histoires d'enfants vont leur faire penser a leurs propres enfants....
Allons-y-donc en commencant par le debut. En France, les deux petits bouts ont enormement appris, comme quoi c'est vrai que l'education en France est quand meme bien meilleure qu'aux USA!... Pour resumer, Gabito a appris a marcher a quatre pattes pendant que Guima apprenait a se debrouiller sans couches. Ca leur a profondement change la vie a tous les deux, et a nous aussi : Gabito ca lui a simplifie la vie en nous la compliquant (plus besoin pour lui de ramper ou de proceder a une serie de chutes orientees pour aller piquer les jouets de son frangin, mais nous ca nous oblige a lui courir apres et lui interdire un tas de trucs); et Guimita ca lui a complique la vie en nous la simplifiant (il est oblige de se hisser sur ce trone beaucoup trop grand pour son petit derriere, mais nous ca nous evite bien des odeurs et une logistique complexe). Maintenant, Gabito marche a quatre pattes et se met debout sur ses deux pieds en s'appuyant sur chaises et tables et papa et maman et frangin, bref la medaille d'or de gymnastique assuree dans 14 ans. Il prend son grand frere pour un dieu, tout puissant mais pas forcement misericordieux.... la relation est souvent houleuse et entre faire l'arbitre tout le temps (et forcement prendre parti pour Gabito qui ne fait rien de mal, il est encore tout innocent le pauvre) et ignorer les evenements, on a souvent du mal a choisir.... notre solution la plus frequente est de separer les belligerants, a ce moment la c'est "un chacun": Papa-Guima Maman-Bebe ou vice versa selon l'humeur (de Guima)... mais ca n'est pas ideal, comme disait une copine educatrice "il faut eviter d'elever deux fils uniques". Bref des conseils ? merci (je suis sur d'exploser le record de commentaires en lancant ce debat la, hehehe).
Guima a enormement progresse sur le plan du langage. Le petit sejour en France lui a d'abord permis de passer le francais au statut de premiere langue vivante, ce qui ne m'a pas deplu a moi le papa, francais donc chauvin (mais pas autant que les redacteurs de l'Equipe, c'est terrible de suivre les JO avec ces gens-la)... Mais surtout, il a aussi appris a differencier clairement les trois langues qui l'entourent.... A l'ecole, il parle anglais, a Nurt, il parle espagnol, et a moi, il parle francais... et ca ne deborde presque pas ! Il peut aussi faire de la traduction simultanee, par exemple tout a l'heure dans son livre "the cat in the hat" le chat tenait un poisson dans un aquarium sur un rateau sur son chapeau en sautant sur un ballon (oui, petit ours brun c'est quand meme plus intelligent, vous avez bien raison) donc Guima me montre le rateau et dit "rateau" et alors la tu peux lui demander "et comment elle dit, Jen ?" et la reponse fuse "rake, Jen"... et comment elle dit maman ? "Maman, ratilo (rastrillo, NDA)".... Il n'arretera pas de m'etonner. En plus, c'est genial qu'il commence a communiquer verbalement comme ca on commence a avoir ces conversations d'anthologie que toutes les familles devraient consigner dans des petits carnets dores... Par exemple, l'autre soir, en partant se balader apres le diner:
"-Oh Guima, regarde la lune, elle est belle !
-Papa, attraper la lune ?"
Bref, j'aime Guima, et j'aurais certainement des dizaines d'anecdotes a vous raconter sur lui et sur Gabito... et Nurt pourrait bien y rajouter son lot. Mais j'ai peur qu'en plein mois d'aout et avec la concurrence feroce des JO, ce soit comme ecrire Harry Potter pour essayer de le vendre en plein Sahara. Je prefere vous laisser avec quelques photos supplementaires de notre petite famille qu'on aime bien, allez, surtout quand elle dort....
Ciaops,
F & Cie
Hey there !..
Choca los cinco !
Bonjour

Music together

Wednesday, August 06, 2008

Hey !


Salut les copains, voici l'unique photo de mon anniversaire de trente ans. Il n'y a qu'une seule bougie parce qu'on n'a trente ans qu'une seule fois. Guima fait la tete parce qu'on a mis au moins un quart d'heure a prendre la photo parce qu'on ne trouvait pas de piles, et finalement on a du extraire des vieilles piles pourries d'un de ses jouets a bruit sans sa permission. J'ai l'air bizarre parce que je pose pour ressembler a une chouette photo de mon anniversaire de huit ans. C'est aussi pour ca que la flamme de la bougie n'a pas l'air de vouloir vaciller, c'est parce que je ne souffle pas pour de vrai. Une autre raison pour laquelle j'ai l'air bizarre est qu'on a fete les trente ans avec la coupe la plus courte du trentenaire ! A la tondeuse, un tiers de pouce le sabot, a vous de faire le calcul. Ca me permet de perdre un peu de poids pour compenser le petit bedon de trentenaire acquis en France a grandes louches de fromage qui ne passe pas l'examen de sante pour la carte verte, en prevision des grands marathons de l'automne. Gabito est mort de rire parce qu'il me regarde et honnetement il y a de quoi rigoler si on sait prendre la vie du bon cote. Remarquez j'ai pris la resolution a trente ans d'arreter de me plaindre autant, je n'ai donc pas a me plaindre de ma coupe de cheveux, hein. Nurt est morte de rire parce que Gabito l'est et qu'elle le porte sur son coeur et qu'une pure joie de vivre diffuse en elle par osmose inverse. En plus c'est elle qui a fait le gateau donc elle est pour l'instant la seule a savoir precisement de quoi se rejouir. Ah, et accessoirement avec les vieilles piles de Guima l'appareil n'arrivait pas a rester allume pendant les dix secondes entre le moment ou j'appuyais sur le bouton et le moment ou il etait suppose prendre la photo ce qui m'obligea a plusieurs deux-metres-haies entre l'appareil et le canape par dessus le gateau, qui etaient en train d'entamer son systeme nerveux (de Nurt, pas du gateau)....

Bref on a bien rigole, on a juste regrette que vous soyiez pas la... mais on s'est vite fait une raison en se disant qu'il y aurait plus de gateau pour nous, ne vous inquietez pas !

Bisous,

Francois