Mais non ! "...and begin again the work of remaking America !" Faire et defaire, c'est toujours travailler, m'a appris ma Maman. Aujourd'hui, c'est Obama qui le dit: c'est qu'il y en a du travail, pour defaire tout ce que s'est acharne a faire le SuperCowBoy pendant ces huit dernieres annees. Mais comment ne pas avoir confiance en ce grand Obamec et sa voix grave et posee qui deroule son torrent d'eloquence par coeur devant un demi-million de personnes et, au passage, dit tout ce que vous avez envie d'entendre, en citant votre maman pour introduire les passages les plus delicats....
L'inauguration presidentielle, c'est quelque chose... tout le pays est en fete que les Champs Elysees le 12 Juillet 1998 a cote paraitrait un dimanche ordinaire a l'heure de la sieste.... Dans notre petit monde a nous, la bibliotheque d'Ossining s'est paree de ses plus beaux ballons de baudruche bleu, blanc rouge dans tous les coins que Gabito au milieu de tout ca Tantale c'etait le Paradis. Ils jouent a repeter le serment presidentiel (Obama pourrait en prendre de la graine: http://www.youtube.com/watch?v=wYEKuI-bdIs); et a l'ecole de Guima ils colorient le drapeau et le portrait d'Obama... A Philips, la plus grande salle de conferences du building est mobilisee tout la journee depuis 7 heures du matin pour retransmettre sur ecran geant l'integralite des festivites de Washington. A midi, dans la prestigieuse King Lecture Hall ou se devoilerent les secrets des semiconducteurs et du compact disc, les trois quarts des chercheurs descendent religieusement applaudir le serment presidentiel. Ce n'est pas l'ambiance du Community Center de Tarrytown et ses 90% d'afros-americains ou une envoyee speciale strategiqument postee nous raconta qu'il y avait une standing ovation a chaque virgule et que l'audience en delire chantait "Goodbye, Bush, Goodbye" des que la camera s'egarait un peu sur la tete congelee du president sortant... mais les rats de laboratoire a lunettes que nous sommes faisons de notre mieux. En particulier, detail etonnant et signe d'un respect sans precedent pour le nouveau president, personne n'est en train de manger son sandwich la bouche ouverte pendant le discours -au contraire de la coutume pourtant bien etablie pendant toutes les reunions qui se programment entre midi et deux...
Il faut dire qu'il en a de la classe, le grand Obama; en le regardant, on se sent bien petit et on se dit: "quand meme, c'est pas n'importe qui qui devient president", et on comprend tout de suite comment le vieux prejuge racial est tombe si facilement. Et on se sent plein de force et d'espoir ... Pour nous les ViVis, petits immigrants qui avons "packed up our few wordly possessions and traveled across oceans in search of a new life", ses mots resonnent profondement et nous font nous sentir fiers, enfin, d'etre presque americains et de travailler pour l'Amerique.
La statistique du jour, c'est: Bush, le president qui quitte le job avec le plus faible taux d'approbation de l'histoire (25%); Obama, le president qui entre en fonctions avec le plus fort taux d'espoir de l'histoire (80% des americains ont espoir en les quatre ans a venir ! quand on tient compte de la conjoncture mondiale, et plus particulierement americaine, actuelle, c'est un sacre chiffre !). Ces statistiques se sentent dans l'air ambiant avec vigueur et piquant, et cette inauguration fait l'effet d'une bonne dose de ventoline a un pays asthmatique dans le froid et l'humidite de l'hiver. Rien a voir avec 2001 ou la limousine presidentielle essuyait des salves d'oeufs pourris de la part de la moitie de l'audience qui estimait que l'election avait ete volee. Cette fois-ci, le monde entier est derriere Obama. Meme Bush, dans sa gabardine noire au col releve qui lui donne l'air du mechant, regarde son successeur avec l'air de penser: "Dieu, pardonne-moi toutes mes conneries, j'espere que ce gars-la va reparer les carreaux casses et avec un peu de chance on m'oubliera... God Bless him"...
Allez les copains. On aime bien Obama, mais "Everywhere we look, there is work to be done"; et comme il le reconnait lui-meme ("as much as government can do, it is ultimately the faith and determination of the people upon which this nation relies") c'est pas lui qui va faire la vaisselle, la lessive, ranger le salon et preparer le cartable de Guima pour demain. Ah, il faut aussi endormir Gabito. Sans s'enerver, car "our security emanates from the force of our example, the tempering quality of restraint". Et lire DIX histoires a Guima. En Francais puis apres en Anglais puis apres en Espagnol, s'il te plait: n'oublie pas que "it is a parent's willingness to nurture a child, that finally decides our fate..."
A bon entendeur,
Francois & Flia
"...in the depth of winter, when nothing but Hope and Virtue (photo) could survive... "
3 comments:
tu lui lis dix histoires? ou trois en trois langues?
Dix histoires en trois langues = 30histoires. En general, je m'endors avant lui.
Dites, les copains, c'est la derniere fois que j'engage Obama comme consultant pour le blog, visiblement sa rhetorique en coups de poing poetiques n'emeuvent pas les foules de votre cote de l'atlantique....
zut, c un peu tard pour le dire maintenant que tu le réclames, mais l'éxégèse du discours d'Obama, c digne d'un pasteur américain. Bon. c trop tard, masi qd même, trop top . Une inconditionnelle. ( en plus. ça limite l'hommage encore, mais tant pis ).
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