Friday, October 31, 2008

Quelque chose se prepare....


L'amerique a l'heure d'halloween...


Ca promet....


Brrr....


L'attaque des araignees geantes... que fait la CIA ???



Booooooo !!!
Ce que les gens peuvent mettre dans leurs jardins quand-meme....
(cliquez sur la photo si vous voulez la resolution fond d'ecran)

Un supporter d'Obama
Comme l'annee derniere, Halloween nous a pris de vitesse... Il y eut deux posts super profonds et documentes a preparer, Guima qui changea d'ecole, Francois qui tomba malade (ca ba bieux baintedant, berci), et Gabito qui tomba du lit (17 fois depuis le dernier post, mais il dort par terre donc ca va aussi, merci derechef). Maintenant que la fete est finie, j'en publie les preparatifs, ou comment les jardins du voisinage se font beaux a l'approche du 31 Octobre. Les gens s'amusent bien, et ce n'est pas la crise financiere qui va les empecher de sortir les poupees en plastique orange des greniers !
Et nous ? De vieux rabat-joie mal lunes. Pas la moindre petite citrouille pour decorer notre entree (bon, les fleurs sur le balcon sont oranges, quand meme. Quoi, elles sont toute mortes ? Justement, c'est Halloween, eh fada !). Pour les "trick-or-treaters" du jour fatidique, pas la moindre cochonnerie sucree a se mettre sous la dent. On est alles s'approvisionner en fruits secs et petits joujoux pour preserver les petites gencives de nos voisins (qui auraient prefere des skittles bien entendu, eh, les copains, le 42 c'est pas la peine de sonner c'est des vieux schmolles). Bon tant pis pour vous les enfants, nous en tous cas on a bien rigole, hier jusqu'a deux heures du matin a tout emballer en petits sachets individuels. Enfin. Il est 22 heures et le gros des troupes est passe, demain si Dieu le veut je parlerai de la soiree qui vient de s'ecouler. Maintenant je prefere pas, j'ai peur de faire des cauchemars.
Bouh,
F&Cie

Wednesday, October 29, 2008

Ou est planque le butin (3/3)


Franklin se gausse...

Hello les copains, voila trois soirs de suite que je passe en blanc, vous invitant a boire des bieres virtuelles avec moi au comptoir de l'e-cafe du commerce... et ca oui, ca commence a se faire sentir dans la vie quotidienne... Une consequence indirecte de la crise financiere ? Je vais prendre une petite pause-pipi et vous laisser cuver les deux derniers posts...
--F
Ah, et que dite-vous de celle-la ?
Trois ninjas achetent des appartments dans un complexe immobilier, de 100.000 dollars chacun; pour un total global de 300.000 dollars. L'agent immobilier, voyant qu'ils ne sont pas tres riches, decide de leur faire une ristourne globale de 50.000 dollars, sans en parler au promoteur. Il se dit: je vais restituer 10.000 dollars a chacun des trois, et je garde 20.000 dollars pour moi ! Total, chaque ninja a paye son apparte 90.000 dollars pour un total de 270.000 dollars, l'agent immobilier a detourne 20.000 dollars... 270.000+20.000 = 290.000, ou sont passes les 10.000 dollars restants ?

Tuesday, October 28, 2008

Ou est planque le butin ??? (2/3)

Voici qui promet d'etre le volet le moins etoffe de cette trilogie monetaire internationale: comment la crise economico-financiere affecte-t-elle notre paysage direct a nous, bobos suburbains New-Yorkais? La reponse est une des raisons pour lesquelles cette crise, si enorme soit-elle, a mis si longtemps avant de meriter l'attention du redac'chef de TarrytoonNews: a vrai-dire, pas grand'chose n'a change dans notre vie quotidienne.

Grace a Laverdines, vous avez une vue objective de la progression du marche immobilier ces derniers mois. New York est nettement moins pire que la Floride ou la Californie, qui ont vu un boom immobilier exorbitant au debut des annees 2000, et maintenant connaissent un pas-boom tout aussi enorme... ou la "Rust Belt" au Nord, qui n'ont pas connu le boom mais maintenant connaissent le pas-boom. Re-ecoutez toutes les interviews des pauvres gars hypotheques ruines que les medias Francais vous ont distillees ces derniers mois: je parierais gros qu'ils viennent tous de Floride ou de Californie ou de l'Illinois ou du Minessota. Les journalistes sont comme les scientifiques: ils ne publient que leur meilleur data !

Je n'ai pas dit que notre Westchester dore n'a pas ete affecte. Les prix de l'immobilier ont sans doute baisse d'environ 10% depuis Novembre dernier, et surtout les maisons restent de plus en plus longtemps sur le marche - ce qui laisse penser que les prix vont continuer a descendre. Mais cela n'affecte pas vraiment la vie quotidienne de tout un chacun. Il y a quelques jours, les gros titres de RFI sur Internet semblaient d'ailleurs confirmer mon impression generale. RFI se demandait si "La crise financiere n'allait pas commencer a affecter l'economie reelle ????" (sic) ... comme si tous ces imbroglios financiers n'etaient qu'une espece de magie noire confinee dans un monde imaginaire parallele...

Cela dit, oui, les gens sont inquiets... un peu. Dans le vestiaire apres le basket le midi, les collegues s'interrogent les uns les autres sur la sante du Dow Jones - mais on joue toujours au basket le midi. Le president de notre chere compagnie nous a envoye a tous les 125000 employes de la boite il y a quelque jours un e-mail nous disant qu'"au vu des resultats du 3eme trimestre et de la conjoncture internationale, vous etes pries de travailler"; et le chef de la section "recherche" a enfonce le clou aujourd'hui en ajoutant "limitez les voyages, les conferences, et les coups de fils a votre femme avec le telephone portable de la compagnie; et ne reprenez pas deux fois du caviar lors de vos repas de business (sauf si vous etes avec un client)". Pourtant, les chiffres officiels font etat d'une augmentation de 5% des ventes dans le secteur "sante" de la compagnie par rapport a l'annee derniere; et notre meme president adore declarait il y a peu a un interviewer Chinois que "Notre business devrait etre peu affecte par la crise: nous nous focalisons sur la sante, et crise ou pas crise les baby boomers vieillissent jour apres jour et ont tous des maladies chroniques bien rentables". Alors ?

Comme toujours, ce sont sans doute les populations les plus vulnerables qui sont les plus touchees par la crise. Par exemple, les travailleurs latinos de Ossining doivent souffrir car leur secteur (construction) est evidemment directement affecte par desengouement immobilier. Mais les familles comme nous, les ViVi ? Oui, nos economies etaient chez Wachovia, une des immenses banques americaines qui a capote. Elles y sont toujours ! Wachovia s'est fait racheter par Wells Fargo d'une maniere tellement invisible que la banque ne nous a meme pas informe du changement de proprietaire ! Oui, nous avons quelques sous dans un fonds de pension pour lequel nous avions commence a cotiser (un peu) l'annee derniere, quand il a commence a devenir clair que nous allions rester aux USA pour quelque temps. On les y laisse, le temps de voir venir... je ne voudrais pas contribuer a faire de trop grosses vagues a haute frequence a Wall Street.

Finalement, cette crise modifie peu les comportements. Un gros ralentissement du marche immobilier, et un ralentissement graduel de la consommation (mais tout est relatif: il faut voir comment nos voisins s'equipent pour Halloween !) sont les deux seules tendances vraiment palpables depuis notre poste d'observation dans notre petit village de la Hudson Valley. La crise jusqu'a present a donc eu un effet qui pourrait presque etre qualifie de benefique sur le consommateur banlieusard moyen: le merite de demontrer que le modele du "tout a credit" presente ses limites et ses defauts inherents; et que sous la vague du credit sur laquelle il fait si bon surfer se cachent quelques recifs bien reels, bien dur et bien aceres.

A bientot pour le troisieme episode: mes impressions personnelles, en vrac.

Ah, et si vous avez vraiment beaucoup de temps a perdre sur les blogs (vous lisez bien celui-la, non ?) et que les histoires de crises et d'elections vous interessent, il y a toujours celui de l'ami Stef: http://libenewyork.blogs.liberation.fr/. Stef est un copain voisin avec un background de journaliste sportif lui aussi

Sunday, October 26, 2008

Ou est planque le butin ???? (1/3)

L'amerique et le monde sont en proie a une consultation frenetique et quotidienne de tous les medias possibles et imaginables pour suivre deux sujets haletants qui vont decider de l'avenir d'une bonne partie de l'humanite: la crise alimento-economico-financiere (ou vice-versa selon le point de vue) la plus grosse depuis 1929, et les elections americaines les plus passionnantes depuis 1789. Et sur votre blog prefere, on ne parle que des promenades dominicales d'une petite famille ordinaire et bobo, et du temps qu'il fait. Vous m'avez deja puni par un "commentaire-crunch" que je trouve pourtant immerite surtout au vu de la taille des exploits sportifs de Guima; je vais tacher de remedier a cela.

Il est vrai que, malgre le fait qu'on habite a New York, ville de Wall Street et des Nations Unies, dont le Bloomberg de maire est incidemment un enorme biznessman fondateur du plus gros media mondial d'information financiere; et a trois pas (americains) du FMI, de la Banque Mondiale et de la Federal Reserve, la crise financiere n'a ete touchee dans ces colonnes qu'en un modeste commentaire. C'est sans doute, comme d'ailleurs deja explique dans ledit commentaire, parce que cette crise vole trop haut pour moi qui n'ai malheureusement pas d'inspiration (ni d'aspirations) plus elevees que celle de journaliste sportif ou de presentateur meteo, il n'y a pas de sot metier. Au moins, ce sont des disciplines intuitives: tu cours le plus vite et donc c'est toi qui gagne; il y a moins de soleil et donc il fait plus froid. Mais alors, la finance.....

Pour vous donner une idee de mon "track record" dans cette discipline, il suffira sans doute de mentionner que je me suis lachement enfui au bout de deux seances des cours d'"introduction a l'economie" offerts par mon lycee en seconde, parce que je n'y comprenais deja rien. J'ai prefere faire du Grec Ancien a la place, c'est dire. Ou mieux, de rappeler que nous avons achete une maison a l'amorce d'une crise immobiliere sans precedent. Ce sera donc sans doute un post en forme de questions candides d'un sportif hippie immature, et en plusieurs episodes (car n'oublions pas que je ne dispose que d'une demi-heure de temps libre hebdomadaire, qu'il faudra encore caser Halloween avant le 31 Octobre et les elections avant le 4 Novembre, et que je viens deja de gacher pas mal de temps dans une introduction inutile du point de vue de l'information convoyee). Bref, allons-y.

Il y avait une fois, dans une lointaine democratie tres riche ou tout le monde vivait heureux, un marche immobilier florissant: les maisons ont double de prix entre 1996 et 2006, et se vendaient pourtant comme des petits pains. Une visite de residence a Westchester en 2006 ressemblait a une visite de studio ou deux pieces a Paris intra muros au mois de Septembre, aucune baraque ne restait sur le marche plus d'un mois et il etait frequent de voir des maisons se vendre plus cher que le prix originalement demande par le vendeur - la moindre bicoque partant au plus offrant dans une espece de vente aux encheres frenetique insensee et inimaginable aujourd'hui.

Dans ce contexte, et conscients que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles (les GIs allaient bientot nous ramener Bin Laden par la peau des fesses et le petrole de la Mesopotamie pour encore un bon siecle de prosperite, le Global Warming rendrait nos hivers si doux et nos Etes Indiens si romantiques) les banques deciderent d'accorder des prets immobiliers au premier venu. Ca partait peut-etre d'une bonne intention (le droit a posseder un logement pour tous) mais ce fut mal implemente: pour compenser le "risque" de defaut de payement par les emprunteurs les moins solvables, ("risque" est ici entre guillements parce que de toutes facons il est standard, en cas de defaut de paiement, de saisir la maison et de la revendre sur un marche en pleine hausse, donc c'est tout benef oblige), les banques inventerent un type special de contrat ("subprime") avec plein de pages pleines de petites lettres mais dont la premiere page offrait, en Arial black bold 22pt, un taux d'interet allechant - mais in fine des payements mensuels indexes sur les taux directeurs et plus eleves que les contrats standards. En parallele, pour diminuer encore leur "risque", les banques inventerent un moyen astucieux de se faire rembourser ces prets risques de toutes facons: les revendre par paquets a d'autres institutions financieres a travers le monde. (Exemple: la banque W accorde 100 prets immobiliers "risques" de cent mille dollars a 5% d'interet par an sur 30 ans. Elle les vend pour 12 millions de dollars a la banque Z et fait donc un benefice instantane de 12 millions moins 100 fois cent mille = deux millions de dollars. La banque Z, quand a elle, recouvre maintenant les remboursements de ces prets risques, qui si tout va bien totaliseront environ deux fois la mise de depart (~20 millions), pour un benefice de huit millions de dollars - ce qui sur 30 ans est appreciable si les taux d'interets des prets sont superieurs a l'inflation). Notons que ces "paquets de prets" sont maintenant de juteuses valeurs financieres dont la valeur fluctue en fonction du marche immobilier, des taux directeurs sur lesquels sont indexes les prets , mais aussi de la capacite des emprunteurs a rembourser les prets - arretez-moi si j'ai tout compris de travers. Ces paquets de prets commencerent donc a se vendre et s'acheter de par le monde. En parallele, comme ce business genial des prets marchait du tonnerre, ca a fait beaucoup de prets d'un coup donc les banques Americaines n'avaient plus d'argent. Pour continuer a faire tourner la machine, elles commencerent a emprunter a d'autres banques au-dela des frontieres ce qui contribua egalement a mondialiser l'affaire.

Ce modele marcha sans probleme pendant plusieurs annees, et je pense qu'un certain nombre de gens se sont fait pas mal d'argent grace au marche immobilier jusqu'a 2006; et c'est sans doute pour cela que de grosses banques survivent pour racheter celles qui se sont fait avoir. Seulement, mi-2006, les maisons ont fini par atteindre un plafond decidement completement deraisonnable, et les prix commencerent a baisser par un phenomene d'auto-regulation qui me semble bien naturel a moi qui ai joue a la balancoire dans mon enfance, mais qui a du echapper aux genies malins de la finance. En parallele, et pour une raison qui m'echappe mais qui pourrait bien s'apparenter aussi aux lois de la balancoire, les taux d'interets -sur lesquels sont indexes les contrats "subprime"- grimpaient. Les emprunteurs les moins solvables (ceux qui avaient signe le pacte "subprime" avec le diable financier) virent leurs payements mensuels augmenter, et commencerent a se rendre compte qu'ils etaient en train de rembourser un emprunt beaucoup plus eleve que la valeur de leur maison ! Beaucoup deciderent donc de revendre leur bien avant qu'il ne soit trop tard; pour d'autres il etait deja trop tard et apres quelques mois dont les fins ne furent pas bouclees la maison fut saisie par la banque pour revente immediate. Tout ca fit beaucoup de maisons d'un coup sur le marche immobilier, ce qui entraina une baisse des prix, et c'est reparti pour un tour de manege infernal, dette plus elevee que la valeur de la maison, revente, defaut de paiement, baisse des prix, etc.

Du coup, les banques, qui misaient sur le fait que les prets seraient rembourses d'une maniere ou d'une autre (elles avaient pourtant pris toutes leurs precautions pour cela) se retrouverent bien embetees: 1) les emprunteurs ne remboursaient plus; 2) plus personne ne voulait de leurs produits financiers derives des credits immobiliers; 3) elles avaient beau saisir les maisons, elles n'arrivaient plus a les revendre, et cela ne suffisait pas non plus a rembourser les prets qu'elles avaient accordes. Ca fait beaucoup d'argent... imaginons que trois millions et demi de menages Americains (environ un centieme de la population) ne puissent plus rembourser des prets de deux cent mille dollars chacun; ca fait deja 700 milliards de dollars de defauts de paiement, soit le plan Paulson ! et cette estimation crue ne tient pas en compte la mondialisation et les produits financiers derives....

Bref, voila qui pose le decor. Ou plutot, le volet "immobilier/finance" du decor - je n'ai pas encore aborde le prix du petrole ni la guerre en Irak ni les biocarburants ni la dette Africaine. Sentez-vous libres de reagir indignes a mon manque de comprehension ou de clarte, cela flattera mon ego de pseudo hippie middle age; et restez en ligne pour le deuxieme episode: comment la crise financiere afecte notre paysage immediat d'upper-middle class New-Yorkaise.

Bien le bonjour a la lune - qui se fiche bien de tout cela,

Francois

Tuesday, October 21, 2008

J'avais pourtant promis....

Je sais, j'avais pourtant promis que je ne publierais plus d'histoires de jeunes beaux gosses en short sur le blog, mais celle-la je ne peux pas ne pas la raconter, c'est la plus belle de l'annee...

Chaque village des environs a sa course annuelle. 5K, 10K, pour une bienfaisance locale ou lointaine.... notre petit village à nous a la "Harry Chapin Run Against Hunger" qui fait profiter, par un biais improbable de la Mondialisation et via un meconnu chanteur de folk local -Harry Chapin- et un recordman du monde du Marathon kenyan -Paul Tergat- les populations kenyanes de la generosite des sportifs New-Yorkais. Autant dire qu'on ne peut pas rater ca, surtout en ce dimanche d'automne de carte postale et quand le T-shirt cadeau est d'un orange Halloween des plus seyants pour qui porte cheveux blonds....

Il est midi petantes et tout souvenir de petit dejeuner est deja bien profondement enfoui dans les intestins lorsque la sportive et joyeuse meute s'elance pleine d'un entrain déraisonnable a l'assaut des collines Crotoniennes. La premiere ligne droite, en franche montee jusqu'a la bibliotheque municipale, suffit pourtant a decanter les troupes... Votre champion, quand a lui, se souvient de tous ces dimanches passes a faire la sieste buissonniere sur le chemin de cette meme bibliotheque, et ne se laisse pas intimider: c'est d'un pas leger qu'il couronne le sommet, et d'une demarche plus vive encore qu'il attaque la descente qui s'ensuit. La route zigzague maintenant jusqu'a l'ecole primaire; les Nike Air font leur job et votre serviteur se sent des ailes aux pieds. Un petit tour du parking et puis s'en vont, le champion est maintenant sûr de son pas et plus rien ne semble pouvoir le ralentir. Une grosse montee, un petit bonjour au policier il faut toujours etre aimable (surtout avec les policiers), un tournant a gauche, un bonjour au pompier, un tournant a droite, un nouveau col a passer... l'emotion est a son comble, les Crotonniens sont sortis sur le pas des portes applaudir les coureurs philantropes orangés a grand coups de clochettes et klaxons, et c'est une foule en delire qui entoure le dossard 519 dans la derniere ligne droite ! Un ou deux zigzags, pourtant, pour le style (prononcer: staïle), et ca y est !!!! Il l'a fait ! en 27 minutes et 48 secondes, le kilometre six cent neuf de la fun run against Hunger, on applaudit le champion !



Je crois que j'etais plus emu a l'arrivee que si j'avais couru -et meme gagne, on peut toujours rever- les dix kilometres pour les grands... Et aussi surpris de la performance exceptionnelle du Guimita, que je suis la premiere mauvaise langue a tourner "paresseux" sept fois dans ma bouche avant de parler quand il reclame d'etre porte pour aller de la maison a la voiture et de la voiture a la poussette... Mais l'enthousiasme qu'il y avait dans l'air, tous ces enfants heureux d'etre la et sprintant sur la ligne de depart, cette belle journee d'automne en T-shirt bleu par cinq degres celsius, et surtout ce magnifique dossard 519 qui l'a transcende... Guima etait dans les meilleures conditions pour donner le meilleur de lui-meme... Le trajet presentait un vrai denivelee, et un mile en courant ce n'est pas a la portee de tous ! Mais il a suffi de maintenir le fun, d'imaginer que la double ligne jaune du milieu de la route etait la voie ferree de Thomas le train qui essayait son nouveau moteur d'avion, de crier alternativement "attends-moi tu vas trop vite!" , et "Abiyoyo, Abiyoyo, Abiyoyobiyoyobiyoyo", de monter et descendre du trottoir de temps en temps pour rompre la monotonie, d'en donner cinq aux policiers et aux pompiers recontres d'aventure, et de s'arreter ci et la pour jeter des cailloux dans les bouches d'egouts... et de se laisser porter par le flot de tous ces enfants qui couraient autour de nous. Et ca l'a fait ! qui a dit que courir etait ennuyeux ?????

Epilogue:
Une fois franchie la ligne d'arrivee, vous pensez bien que la premiere chose que j'ai faite fut d'elever mon champion triophalement dans mes bras pour l'embrasser de toutes parts... mais Monsieur n'eut que faire de mes effusions, et continua a courir une bonne demi-heure de haut haut en bas de la rampe d'acces handicapes dans le hall du lycee. Au grand dam de la fierte du papa, Guima refusa categoriquement de porter sa medaille en plastique ou son T-shirt officiel orange: il faudra suggerer aux organisateurs une autre couleur pour l'annee prochaine. Cette apres-midi-la, le petit champion dormit quatre heures d'affilee; et le soir il mangea une platree de pates grande comme celle de son papa. Il ne s'est pas du tout rendu compte qu'il etait sans doute le plus jeune finisseur du Fun Mile de Croton-on-Hudson, il ne s'est meme pas rendu compte qu'il y avait une ligne d'arrivee. Il a juste passe une bonne matinee a rigoler avec son papa.

Et le lendemain, c'est moi qui avais des courbatures.....

Saturday, October 11, 2008

Couleurs d'automne....



Il y a une chose a laquelles toutes les crises financieres et economiques passees, presentes et futures ne changeront rien, c'est les saisons (quoique vous me direz, c'est pas sur...). Et malgre le fait que je sois bien conscient qu'il existe mille sujets plus urgents a traiter (les quatre dents et les premiers pas de Gabito, Guima qui change d'ecole, Obama et son Biden et McCain et sa Palin, et Paulson et ses idees geniales... Mais aujourd'hui est une journee parfaite d'automne et la tentation etait trop forte de sortir respirer la saison, prendre quelques photos et vous en faire profiter....

Nurt et sa "poussette double". Decidement, Mc Laren est aux poussettes ce que Toyota est aux voitures: robuste et fiable. Qui a dit trop petit?

Les citrouilles murissent sur les paliers... le 31 Octobre, elles indiqueront aux diablotins en vadrouille que c'est sans doute une bonne idee de frapper a la porte.

L'eglise d'a cote. Ce n'est pas Notre Dame, mais les arbres autours sont tout aussi jolis...


Ce qui pousse aussi en cette saison, c'est ce genre de panneaux publicitaires... Tu peux les acheter sur le site des divers candidats et afficher tes convictions a tes voisins. Dans le quartier, il y a un peu plus d'Obama. Ce sont eux qui ont fleuri les premiers, en tous cas.

Et voila notre petite maison, pour ceux qui ne la connaissaient pas encore. Un seul etage pour ne pas s'embeter avec les escaliers, un petit abri pour la voiture qui nous sert de terrasse, et des oiseaux qui chantent et des enfants qui crient dans le jardin; c'est la maison la plus accueillante du voisinage.
Ciaops,
Francois

Thursday, October 09, 2008

Hey guys !

C'est dans la boîte !
Pompier d'un jour...

Hello les copains, quoi de bien palpitant à raconter sous le soleil d'automne ? A part les arbres qui jaunissent, les temperatures qui refroidissent, les citrouilles qui mûrissent, et les sorcières qui des placards a balais surgissent, la vie quotidienne poursuit son train-train habituel et harassant. Gabito marche (ses premiers pas a 0.96 ans, qu'on se le dise !), Guimita parle, Nurt chante et Francois perd son temps sur Internet, bref la vie, quoi.

Peut-être que le clou de ces deux dernieres semaines (entendez: notre sortie bimensuelle de la routine boulot-niño-dodo) ce fut cette petite virée a New Rochelle pour donner nos empreintes digitales à l'oncle Sam -en vue d'une carte verte synonyme de permis de travail prochain pour Nurt, et de permis de démissionner (ou de me faire virer) de mon boulot sans me faire jeter à la porte du pays du même coup pour moi.

Bref, New Rochelle... une banlieue bizarre, en trait d'union bancal entre le Bronx et Westchester. Immeubles délabrés côtoient pavillons rutilants, il doit y avoir plein d'ecoles privées dans le coin. Son centre ville, son Halloween Superstore, la bibliothèque publique poussiéreuse mais avec les meilleurs ordinateurs du comté, son gratte-ciel de fer et d'acier et ses maisons abandonnées... lui donnent un charme étrange que vient accentuer son nom, emprunté sans doute à la francaise Rochelle, dont les souvenirs du vieux port et ses trois tours se mêlent aux présentes vues de poubelles renversées et de peintures murales dans nos tetes d'expatriés. Coincé entre une "Tienda del Dolar" et une enseigne en néon qui annonce fièrement "We cash checks", le bureau régional d'empreinte digitales des services US d'immigration ne paie pas de mine.
Tout était en place pour mal se passer: c'était l'heure de la sieste et ni chipmunk ni munchkin n'avaient encore dormi une seconde, même dans la voiture. Il s'agissait d'une démarche administrative et tout le monde sait que c'est comme le bricolage ou les (tentatives de) réparage d'ordinateur: on sait quand ca commence, on sait jamais quand ca s'arrête. Nous etions donc préparés au pire. En poussant la porte du petit bureau d'immigration, un spectacle surréaliste nous attendait.
Imaginez une salle d'attente d'un service d'immigration, murs en parpaings, sol en béton, une télévision a l'image délavée à force de la regarder qui diffuse des pubs dans un coin, des interdictions d'allumer son téléphone protable sur tous les murs, et 200 chaises en plastique gris déprime.... toutes vides !... nous étions les seuls petits immigrants ce jour-la ! L'aimable cèrbère uniformé de l'entrée, qui par ailleurs me pardonna magnamimement d'avoir oublie mon numero de sécurité sociale et de ne pas connaître les dimensions de Guima en pieds, pouces et livres, nous confirma par la suite qu'il n'avait jamais rien vu de pareil... On nous donna quand-même à chacun un numéro pour attendre, 79, 80, 81. L'opérateur de la machine à appeler les numéros les fit afficher avec zèle. Nous recopiâmes soigneusement sur un papier crasseux tous les chiffres que l'on peut trouver sur nos passeports. Ceci fait, on nous fit asseoir au premier rang aux places réservées aux gens pour qui c'est bientôt le tour. Un autre fonctionnaire nous appela aussitôt pour la prise d'empreintes proprement dit. Pour les adultes, le pouce, puis une photo de groupe des quatre autres doigts de chaque main, puis chaque doigt individuel en vue panoramique, puis chaque doigt de nouveau mais sans le panoramique. Pour Guima, l'index droit suffira (ouf !). Ceci fait, en écoutant les blagues (en espagnol) du dominicain souriant qui scannait les doigts de Nurt, et celles (en francais) de l'haitienne hilare qui me scannait les miens, l'on nous rendit nos passeports et nous pria de remplir encore un petit papier jaune, s'il vous plaît. Croyez-le ou non, il s'agissait d'une enquête de satisfaction du service rendu ! Je ne sais pas ce qu'a voté Nurt, mais Guima et moi on a noté "excellent" dans toutes les catégories: en une demi-heure, l'affaire était bouclée; et comme on était samedi (!!!! pas besoin de prendre une demi-journée de congé pour se faire tirer le portrait des paluches !!), on en profita pour faire un peu de shopping dans la ville et traîner autour de la bibliothèque....
Comment rendre un fonctionnaire aimable ? Je me souviens d'une pragmatique qui, dans le temps, m'avait suggéré cette reponse évidente: "paie-le bien" ! Un "immigration officer" a New Rochelle gagne environ $60000 par an (source: indeed.com). Comparez cela au revenu médian annuel d'un foyer dans l'état de New York: $50000 (city-data.com). Ceci explique cela ? le petit papier jaune a la sortie aide-t-il aussi ? Ou sont-ce simplement les sourires de Gabito et les grands yeux désiestés de Guima , conjugués a l'apres-midi magnifique et la salle d'attente vide ? En tous cas, j'espere garder longtemps ce souvenir d'un service d'immigration.

Ciao les copains, Gabito m'appelle... je suis en train de prendre sérieusement ma résolution d'être un peu moins inutile la nuit (et j'en profite pour frimer sur le blog). Je m'excuse d'avoir préféré aux premiers pas du sus-mentionné ce reportage bizarre sur une salle d'attente vide, j'essaiera de me rattraper c'est promis.
Bonjour à la lune,

Francois & Flia