Wednesday, December 24, 2008

Happy Holidays !


Au travail...


Good Job, Gabo !

Dans ce pays hyperlaic Que Dieu Benisse, il n'est pas politiquement correct de dire "Happy Christmas". Entre les gens qui croient en Jesus -Happy Christmas-, ceux qui croient en Dieu mais pas Jesus -Happy Hannukah-, ceux qui croient en le solstice d'hiver et ceux qui croient en rien du tout -Happy rien du tout-, c'est beaucoup trop facile de faire une gaffe. On ne peut meme pas dire bonne annee avec tous ces chinois pour qui c'est completement absurde.

Moi, je crois en le bonheur.

Happy Happiness,

Francois

Friday, December 19, 2008

Hello les copains

La Poste dans la tempete,

La voisine dans le calme,

et les Vivis dans ????

Et tout d'abord, milzexcus pour l'absence momentanee de blog... je n'ai pas d'excuse specifique a fournir, c'est juste que c'est le debut de l'hibernage et il semble que le monde comme il va tourne beaucoup trop vite pour pauvre de nous... Les trois concerts de Nurt et ses Boys and Girls, le boulot et ses rapports de fin d'annee (j'ai l'impression d'etre en train d'ecrire une deuxieme these), les trente centimetres de neige ce soir et Guima qui a la mauvaise idee de tomber malade juste aujourd'hui, lui qui se faisait une fete de pouvoir jouer dans une vraie epaisseur de neige enfin... c'est beaucoup pour une paire de vieux schnoques mal reveilles.
Consequence de tout ca: on a un peu la tete ailleurs, et la fee inspiration n'est pas en verve: elle doit se reserver pour la lettre au Pere Noel. Veuillez donc profiter de ces quelques photos qui, en vrac, illustrent l'actualite des jours passes: la neige, les Vivis, et Noel qui approche a grands pas. A bientot pour de nouvelles aventures,
Francois

Thursday, December 11, 2008

Chanson pour les enfants l'hiver

Hello les copains,
http://www.youtube.com/watch?v=pP8eyLizp_w
D'apres la premiere interessee, la qualite laisse un peu a desirer. La qualite de la video n'est pas optimale non plus; parfois je perds de vue mon objectif principal, mais n'oublions pas que j'ai deux enfants dans les bras.
Enfin... on a pense que ca pouvait vous interesser (et qui sait, peut-etre vous emouvoir) de voir cette petite chorale de Latinos New Yorkais chantant Prevert....
A bientot,
Francois

Friday, December 05, 2008

Buenas noches, luna


Allez Guima: quand le soleil est parti, c'est l'heure de ???


Hello les copains, comment va la vie ? Ici, pas grand' chose de bien folichemment excitant. Les jours raccourcissent, les temperatures refroidissent, les enfants grandissent et les parents vieillissent. Bref, la vie va son cours. Voici donc en exclusivite mon petit bout de chronique disgressive quadriparagraphale quasihebdomadaire, faisons vite, il se fait tard...

La Nurt, comme toujours, est la plus active de la bande et a ce titre comme a d'autres merite encore la premiere page et le feu des projecteurs. En plus d'etre mere de famille a plein temps 36 heures sur 24 et 9 jours sur 7, elle est aussi prof de musique et directrice de choeur. Et quand il n'y a pas de choeur a diriger, elle en fabrique un de toutes pieces. La voici donc a la tete du "Boys and Girls Choir of Croton on Hudson" (rien que ca !) qui se presentera trois fois dans les salles les plus prestigieuses de Westchester pour la Noel, ho ho ho qu'on se le dise ! Ca fait beaucoup d'activite dans la maison, devant laquelle sont garees une douzaine de 4x4 et autres minivans deux soirs par semaine, et plus a l'approche de Noel. Premier concert demain apres-midi, affaire a suivre !

Le Francois, a enfin trouve moyen d'aller et venir du boulot a velo... Il faut vraiment le vouloir, mais on y est presque: un bout de piste cyclable entre l'autoroute et la voie ferree, suivi d'un troncon d'aqueduct et ses racines millenaires avec mon velo de course, puis un petit tour parmi les collines a 40% d'Ossining, et ca y est ! Frais comme une rose, pour une bonne journee de travail, une de plus. Au retour et sous la lune d'hiver, je me deguise en sapin de Noel avec mes lumieres de toutes les couleurs qui clignotent au rhythme de la vie qui va trop vite, et vive le vent d'hiver !

Le Guima, comme d'habitude, nous fait bien rigoler... Maintenant c'est le fils de la Prof de Musique (Missis Villani, pour vous servir, on dit bonjour Madame) et ca se sent a la maison. Pour lui, tout est musique, de son petit coeur qui bat a la sirene des pompiers... meme aux toilettes, le petit bruit de cascade de son pipi dans l'eau l'inspire au point qu'il ne peut pas resister a se mettre a chanter. Il faut ecouter ca, "Jingle Bells" accompagne au baton de pluie, du grand art.

Quand au Gabito, il en aurait certainement marre d'etre toujours exile a la fin du blog, et n'accueillerait certainement les excuses bidons de son papa invoquant l'ordre chronologique de l'arrivee sur la planete qu'avec une moue rancuniere, s'il n'avait pas un coeur aussi noble que gros. Toujours pret a donner a son frere ce qu'il reclame et a finir son assiette de riz brule, il a un sourire a quatre dents a faire tourner les tetes, surtout a onze heures quarante du soir. Il apprend deja a attendre son tour avec patience. Par exemple, il sait que de sept heures du matin a 9 heures 30 du soir, le gros de l'attention des parents est pour Guima. Pas bete, il attend que son frangin dorme pour pouvoir jouer tranquillement avec nous ! Autant dire qu'on reve de lui toutes les nuits.

Ciao les copains, on pense a vous, et surtout a Marlene (au milieu de la nuit en faisant les 100 pas dans le salon). Et bien le bonsoir a la lune,

Francois & Cie


C'est l'heure de quoi Papa ?

Sunday, November 23, 2008

Del amor... y otros demonios


la theorie...

et la pratique

Hello les copains comment va la vie ? Ici, ca va bien, berci. Les feuilles tombent, Wall Street danse la danse de St Guy, les Vivis sont enrhumes et font des nuits d’internes urgentistes : rien de bien nouveau sous la lune d’hiver...

A vrai dire, la derniere periode fut (est) un peu difficile. Guima s’est retrouve propulse, sans transition significative, d’une ecole a la fun ou les gosses se disent bonjour a grands coups de "give me five" et au revoir en embrassades emues ; vers une ecole "Montessori" ou il ne faut pas courir dans le couloir et ou les profs se font appeler missis truc et missis machin. Bref, une petite douche froide pour tout le monde... Du coup, a la maison, on essaie de faire fonctionner de notre mieux la consigne : "les enfants, ils a besoin d'amour, surtout quand ils le meritent le moins". Et tant d’amour, Dieu sait que c'est fatigant...

Gabito, pendant ce temps (et meme le reste du temps), est toujours un ange. Il voit son frere comme le plus grand des heros et veut le suivre partout ou il va, au grand dam de Guima qui n’a que faire de cette petite boule bancale... Heureusement, la nature est bien faite et Gabito, qui mange comme quatre, a beaucoup de lard sous les fesses. Patience, longueur de temps, force, et rage... il y a de quoi mediter ces quatre concepts... avec un peu d’amour comme catalyseur, a-t-on une chance d’obtenir le bon enantiomere ???

Nurt, ca va: elle a decroche son premier poste officiel en eveil musical... dans la nouvelle ecole de Guima ! En offrant une seance benevole, pour l’amour de la musique et aussi pour l’amour de son fils, elle a seduit d’un coup d’un seul les enfants (decidement, Guima n'a pas de chance), les profs, et surtout la directrice. La voila donc chargee d’une heure et demie par semaine et des preparatifs hatifs du spectacle de Noel, en anglais s’il vous plait ! ca bosse donc dur, mais quand on aime....

Le Francois, il est passe en mode hivernal: boulot niño dodo cafe boulot cafe niño cafe pas dodo cafe cafe boulot cafe cafe cafe niño cafe... y que viva Colombia, tierra del cafe y del amor ! (sont-ils vraiment compatibles ¿??)

Quand a l’economie, elle ne rigole plus du tout. Au boulot, il y a eu une (premiere ???) vague de licenciements, 10% des employes y sont passes. Quand tu decroches le telephone pour une teleconference et tu t’etonnes de ne pas entendre Joe au bout du fil qui pourtant avait accepte ton invitation, et qu’on te repond dans un style de mauvais western "He’s no longer with us", ca te fait frissonner la dorsale... ben alors, quest-ce qu’y va faire de son bleu ? Le post gentillet que j’avais ecrit il y a un mois sur les "impressions locales de la crise" n'est plus du tout d’actualite. Octobre rouge est passe par la et maintenant, tout le monde est inquiet. L’ecran geant de la cafeteria n’ose plus afficher le cours de l’action du jour (-60% en un mois) et les chefs n’osent plus s’asseoir dejeuner a la table des employes, redoutant les, ou las des, questions incessantes et toujours les memes auxquelles personne n’a de reponses. Ou, qui sait, n’ayant que trop de reponses et redoutant d’avoir a les donner...

Et l’amour dans tout ca ?

Bien le bonjour a la lune,

Francois & Cie

Sunday, November 09, 2008

Obama

Il est l'heure pour moi de me livrer enfin a l'exercice oblige de tous les blogueurs et editorialistes de par le monde en ce debut Novembre 2008: commenter, epiloguer, ressasser la victoire d'Obama, le candidat prefere du monde entier, aux elections presidentielles Americaines.
Gabito vient de se coucher pour sa sieste, j'ai donc une demi-heure montre en main dvant moi pour vous faire part de toutes les impressions qui m'assaillent. Essayons donc, une fois n'est pas coutume, d'eviter les disgressions Achiletalonnesques pour rentrer dans le vif de ce sujet passionnant. Et hop.
D'abord, l'impression generale par ici, c'est que tout le monde est content. D'accord, je vois le monde a travers le prisme hyperrefringent qu'est l'etat de New York comte de Westchester -fief des Clinton-, village post-communiste de Croton-on-Hudson, qui a vote massivement pour Obama. Mais meme les supporters de Mc Cain, je crois que certains sont surtout soulages: enfn, c'est fini, cette sensation d'etre encercles d'un enthousiasme immense dont ils s'etaient auto-isoles. Ils peuvent maintenant rentrer dans la danse a leur tour: Obama est le president de tous les Americains et plus le candidat de la moitie (pardon, des deux tiers (!!!)) du pays.
Quand a moi, ce que je vois surtout dans cette election que j'ai suivie de bien loin, c'est que enfin, l'Amerique retrouve sa capacite a nous faire rever. Les adversaires d'Obama sont nombreux a dire que ce mec, il n'y a rien derriere; que c'est un beau parleur mais qu'il n'a pas de programme... et moi je dis: meme si c'est vrai, au moins il nous fait rever. Et ca c'est pas important peut-etre ? C'est pas un super programme, de rever ? Tandis qu'avec l'autre mec, on savait parfaitement a quoi s'attendre, comme si on l'avait deja vecu. Comme disent les Americains: "We've been there". Voila ce qui resume sans doute l'ami McCain.
Voila donc de nouveau l'Amerique qu'on admire et qui nous fait rever, comme, ados, quand on ecoutait The Doors et Bob Dylan, qu'a la recre on jouait a etre Magic Johnson et qu'en cours d'anglais on etudiait les beaux discours de Martin Luther King. Nous qui nous sommes installes aux US depuis deux ans et demi, on avait du mal a croire comment un tel peuple (on a ete plutot bien accueillis, croyez-moi; et on a rencontre des gens extraordinaires - comme en France) pouvait avoir un tel president (Bush). Enfin, ce quelque chose qui clochait est corrige, et on peut aller travailler le matin avec un peu plus de sourire.
L'autre motif de rejouissance aujourd'hui au lendemain qui chante de l'election fracassante d'Obama, c'est la maniere presque exemplaire dont s'est deroulee la campagne. Encore une fois, pardonnez-moi l'etroitesse de mon point de vue, moi qui ne vote pas, dont l'auto-radio est cassee, qui n'ai pas la tele a la maison, et qui ne fais pas mon jogging sur un tapis roulant en regardant Fox News.... Mais pour moi, cette campagne a ete placee sous le signe du respect.
Tout est relatif, bien sur: nous parlons bien de politique, et il s'agit toujours d'une election presidentielle. Mais dans une piece dont les principaux acteurs incluaient un noir au pasteur sulphureux et une femme au mari scandaleux, les derapages furent extremement rares. McCain, un veteran de guerre, etait intouchable; mais il n'en a pas bassement profite. Il suffit de rappeler la cordialite des debats Obama-Clinton, et de remarquer a quelle vitesse les conseillers de campagne se faisaient envoyer en exil ou se bannissaient eux-memes quand leur langue derapait avant 7 fois 77 tours; ou avec quelle ferme gentillesse les journalistes se faisaient rembarrer par les candidats eux-memes quand ils essayaient sournoisement d'allumer des petites etincelles autour des fuites de gaz.... On a donc eu la chance de pouvoir assister a une vraie campagne, avec de vrais gens qui parlaient de vraies choses. Merci a tous.
Depuis pres de deux ans que ca dure (la campagne a commence quelque part en 2006; a l'epoque les debats etaient autour du retrait des troupes d'Irak et personne ne parlait encore de crise financiere), on a donc su depasser la plupart des sujets futiles (Clinton est une femme, Obama est un noir; il a etudie a l'ecole islamique et son pasteur est un fou dangereux) pour aborder la plupart des sujets importants (genre, race, religion... guerres et nerf de la guerre...). Un des candidats a su saisir la balle au bond. Obama n'est pas un noir comme les autres. Son pere est un economiste Kenyan qui vint aux USA de son plein gre pour un bref sejour; la plupart des noirs americains aujourd'hui descendent de l'esclavage dont ils en sont encore a essayer de panser les plaies toujours beantes. Il sut pourtant comprendre la question raciale aux USA et booster sa campagne d'un discours flamboyant, du genre "Americains, je vous ai compris", qui lui assura le support d'une bonne partie de l'electorat, blanc, noir, hispano, etc... mais aussi de toute l'Afrique qui jusqu'alors -a part le petit village d'Alego, Kenya- hesitait a considerer Obama le "metis" comme l'un des leurs. Les citoyens, c'est comme les enfants: ils aiment bien se sentir ecoutes.
L'autre candidat a laisse la balle lui gliser des mains. A l'heure ou les debats economiques enflammaient les swing states et notamment la Floride et l'Ohio, au lieu de choisir un vice-president un peu serieux sur le sujet, il alla chercher la Palin au fin fond de l'Alaska - une province aux realites eloignees du reste du pays. Son but non avoue etait sans doute d'essayer de rafler une partie du vote feminin de Clinton, dans une manoeuvre desesperee qui s'apparente certainement a celle du PS en France lorsqu'il decida de choisir Segolene Royal pour la mettre dans l'arene avec Nicolas Sarozy. Bref, ca n'a pas marche.
Bref derechef, Gabito va se reveiller et je ne voudrais pas conclure sur ce qui fut le pire rate de la campagne - cette Sarah Palin qui ne servit a rien, sinon a donner aux republicains un motif de rejouissance apres l'election d'Obama: au moins on n'entendra plus parler d'elle - et la, je ne fais que repeter les commentaires entendus autour de moi.
Je voudrais donc juste simplement dire merci aux Americains, pour rappeler au monde que tout n'est pas mauvais aux USA - et que tout va tres vite ici. Une generation apres Martin Luther King, un noir (OK, metis, mais techniquement noir pour les lois de 1955) est president des USA... Et des pays dans lesquels hier encore on aimait a bruler du Stars and Stripes dansent aujourd'hui dans les rues au son du Star Spangled Banner.
Descendons un peu de notre nuage: maintenant, il va s'agir a Obama d'eviter la post partum depression. Il doit etre epuise apres deux ans de dure campagne et d'efforts continus pour eclipser la Clinton et son mari, puis Mc Cain et son parti; mais ce n'est pas l'heure de dormir: il y a deux guerres, une crise financiere, et une recession a regler, sans compter toutes celles qui se trament en ce moment, la reforme du systeme de sante, j'en passe et des meilleures.
Mais surtout, aujourd'hui, Obama porte sur lui tous les espoirs et les reves d'une bonne partie de la planete. Alors souhaitons-lui bon courage: c'est lourd.
F.

Friday, November 07, 2008

Yes We Can !

Eh oui, il est finalement arrive, ce jour que l'Amerique et le Monde attendaient tant... depuis deux ans que ca se prepare, il y eut des bas et des hauts; beaucoup d'aventures et de rebondissements, des moments de grande eloquence comme d'autres de pauvrete affligeante. Il aura fallu beaucoup de travail, d'endurance, de resistance, de perseverance et de consistance, et surtout le soutien internet de tant de fans.... pour, parti de presque rien, en arriver la a travers les coups bas de l'adversite. Mais aujourd'hui, tout ce travail finit par payer et comme le diraient Dupond et Dupont, tout est bien qui finit bien... ou n'est-ce qu'un commencement ?
Laissons nous un instant de repit pour ne pas reflechir a la question et laisser les bourses de la planete reprendre des couleurs. L'heure est a la fete, celebrons-la, felicitons-nous, criant haut et fort que "oui, nous pouvons!". Oui, nous avons pu le faire: le blog a 100 posts, joyeux postiversaire !
F;-)

Saturday, November 01, 2008

Trick or treat ?


Deux jolies Texanes,

Une brochette de chaussettes a rayures (ca vous fait peur, a vous, ca ?),
Une diablesse en dents de lait,
Un squelette deguenille,

Et un chipmunk-munchkin-pumpkin, ...

on aura vu un peu de tout lors de cette soiree d'Halloween.... Les voisins nous avaient prevenu: "Dans le quartier, le 31 octobre, c'est la folie". En effet, comme joliment illustre dans le post precedent, les maisons commencent a se parer de leurs plus beaux atours orange et noir avec un bon mois et demi d'anticipation. De plus, cette annee, Halloween tombait un vendredi soir, venant couronner une magnifique journee d'automne a ciel bleu, arbres rouges et T-shirt dans la rue. Si l'on en croyait notre experience de l'annee derniere ou petits Diablotins, Reines des Neiges et Frankensteins avaient rafle $50 d'equivalent M&M's en moins d'un quart d'heure, il allait falloir se preparer.
On a donc concocte un plan infaillible: on va laisser les lumieres eteintes jusqu'a 7-8 heures puis faire un tour dans le quartier. Le temps qu'on revienne le gros des trick-or-treaters sera passe et on devrait pouvoir faire face avec nos abricots secs...
Apres notre petit diner aux chandelles, nous partimes donc a l'aventure autour de chez nous. Notre petit village de commuters, d'habitude si tranquille que les cerfs viennent brouter les fleurs sur les balcons, ressemble au Boulevard St-Michel le soir de la fete de la musique. Sur le pas de chaque maison, il y a un petit groupe d'enfants. Les gens les accueillent deguises, sur les marches de l'entree en cette douce soiree d'automne; et leur font des demonstrations de leurs derniers joujous-halloween: une tete de mort aux yeux verts qui clignotent, un fantome qui vole pour de vrai, une sorciere avec detecteur de presence qui te saute dessus quand tu t'approches... on a du mal a croire qu'en Chine les usines de jouets soient en train de licencier. Les parents discutent entre eux, se felicitent du temps qu'il fait, s'echangent des recettes de tartes aux citrouilles et des trucs de grand'mere pour que leurs enfants ne mangent pas tous leurs bonbons d'un coup - trucs sans doute bien necessaire quand on voit la taille des baluchons que ces charmants bambins trainent peniblement derriere eux d'une baraque a l'autre. L'ambiance est a la fete foraine; chez un voisin, au lieu des traditionnels bonbons servis sur une assiette-tete-de-mort, ils offrent meme des hot-dogs et du Ice-Tea. Parfois, les maitres du logis font entrer les enfants chez eux pour une visite de leur maison "hantee" et invitent les parents a une petite biere ou un verre de vin en attendant. Dans la rue, on croise quand-meme quelques voitures de police en patrouille, pour eviter les debordements: c'est tres efficace, on croise un groupe de pre-ados armes d'une unique bonbonne de mousse a raser et effectivement ils ne s'en aspergent que les uns les autres en rigolant. Ils ont aussi du papier toilette, sans doute pour nettoyer par terre si un peu de mousse a raser tombe sur la chaussee sans faire expres.... Tout le monde sourit a tout le monde, c'est juste une belle soiree d'automne.
Au milieu de tant d'agitation et de lumieres, les enfants sont aux anges. Guima decouvre un monde tout nouveau de sorcieres, monstres et squelettes, qui ne lui font pas peur du tout: "Le pirate il est pas content" est sa candide reaction devant la pire rictus de la pire des tetes de mort. Pendant qu'on ne regarde pas, Gabito ramasse un femur dans un cimetiere. Il me le tend genereusement, tout souriant, fier de sa trouvaille. Ils en redemandent ! On rentre a la maison car il se fait deja tard et il faut quand meme penser a ecouler nos stoks de cochonneries biologiques avant que notre clientele ne deserte.
Et Guima passe la deuxieme partie de la soiree a offrir des bonbons aux enfants -en prenant quand-meme sa petite commission au passage - pendant que Gabito cueille nos uniques fleurs survivantes, et Papa et Maman sont trop occupes a prendre des photos pour faire la discipline.
Finalement, cette soiree qu'on aprehendait tellement - l'annee derniere ce fut terrible; les bonbons c'est pas bon; et Halloween c'est vraiment n'importe quoi - fut une jolie fete familiale bon enfant. La seule chose qu'on regrette maintenant c'est de ne pas s'etre plus implique !... Mais on apprend jour apres jour, et maintenant on a plein d'idees pour l'annee prochaine (acheter une citrouile au supermarche, se deguiser en pompier, pendre des rats creves a la porte de l'entree et creuser un cimetiere dans le jardin).
A bientot pour de nouvelles aventures,
Francois & Cie

Friday, October 31, 2008

Quelque chose se prepare....


L'amerique a l'heure d'halloween...


Ca promet....


Brrr....


L'attaque des araignees geantes... que fait la CIA ???



Booooooo !!!
Ce que les gens peuvent mettre dans leurs jardins quand-meme....
(cliquez sur la photo si vous voulez la resolution fond d'ecran)

Un supporter d'Obama
Comme l'annee derniere, Halloween nous a pris de vitesse... Il y eut deux posts super profonds et documentes a preparer, Guima qui changea d'ecole, Francois qui tomba malade (ca ba bieux baintedant, berci), et Gabito qui tomba du lit (17 fois depuis le dernier post, mais il dort par terre donc ca va aussi, merci derechef). Maintenant que la fete est finie, j'en publie les preparatifs, ou comment les jardins du voisinage se font beaux a l'approche du 31 Octobre. Les gens s'amusent bien, et ce n'est pas la crise financiere qui va les empecher de sortir les poupees en plastique orange des greniers !
Et nous ? De vieux rabat-joie mal lunes. Pas la moindre petite citrouille pour decorer notre entree (bon, les fleurs sur le balcon sont oranges, quand meme. Quoi, elles sont toute mortes ? Justement, c'est Halloween, eh fada !). Pour les "trick-or-treaters" du jour fatidique, pas la moindre cochonnerie sucree a se mettre sous la dent. On est alles s'approvisionner en fruits secs et petits joujoux pour preserver les petites gencives de nos voisins (qui auraient prefere des skittles bien entendu, eh, les copains, le 42 c'est pas la peine de sonner c'est des vieux schmolles). Bon tant pis pour vous les enfants, nous en tous cas on a bien rigole, hier jusqu'a deux heures du matin a tout emballer en petits sachets individuels. Enfin. Il est 22 heures et le gros des troupes est passe, demain si Dieu le veut je parlerai de la soiree qui vient de s'ecouler. Maintenant je prefere pas, j'ai peur de faire des cauchemars.
Bouh,
F&Cie

Wednesday, October 29, 2008

Ou est planque le butin (3/3)


Franklin se gausse...

Hello les copains, voila trois soirs de suite que je passe en blanc, vous invitant a boire des bieres virtuelles avec moi au comptoir de l'e-cafe du commerce... et ca oui, ca commence a se faire sentir dans la vie quotidienne... Une consequence indirecte de la crise financiere ? Je vais prendre une petite pause-pipi et vous laisser cuver les deux derniers posts...
--F
Ah, et que dite-vous de celle-la ?
Trois ninjas achetent des appartments dans un complexe immobilier, de 100.000 dollars chacun; pour un total global de 300.000 dollars. L'agent immobilier, voyant qu'ils ne sont pas tres riches, decide de leur faire une ristourne globale de 50.000 dollars, sans en parler au promoteur. Il se dit: je vais restituer 10.000 dollars a chacun des trois, et je garde 20.000 dollars pour moi ! Total, chaque ninja a paye son apparte 90.000 dollars pour un total de 270.000 dollars, l'agent immobilier a detourne 20.000 dollars... 270.000+20.000 = 290.000, ou sont passes les 10.000 dollars restants ?

Tuesday, October 28, 2008

Ou est planque le butin ??? (2/3)

Voici qui promet d'etre le volet le moins etoffe de cette trilogie monetaire internationale: comment la crise economico-financiere affecte-t-elle notre paysage direct a nous, bobos suburbains New-Yorkais? La reponse est une des raisons pour lesquelles cette crise, si enorme soit-elle, a mis si longtemps avant de meriter l'attention du redac'chef de TarrytoonNews: a vrai-dire, pas grand'chose n'a change dans notre vie quotidienne.

Grace a Laverdines, vous avez une vue objective de la progression du marche immobilier ces derniers mois. New York est nettement moins pire que la Floride ou la Californie, qui ont vu un boom immobilier exorbitant au debut des annees 2000, et maintenant connaissent un pas-boom tout aussi enorme... ou la "Rust Belt" au Nord, qui n'ont pas connu le boom mais maintenant connaissent le pas-boom. Re-ecoutez toutes les interviews des pauvres gars hypotheques ruines que les medias Francais vous ont distillees ces derniers mois: je parierais gros qu'ils viennent tous de Floride ou de Californie ou de l'Illinois ou du Minessota. Les journalistes sont comme les scientifiques: ils ne publient que leur meilleur data !

Je n'ai pas dit que notre Westchester dore n'a pas ete affecte. Les prix de l'immobilier ont sans doute baisse d'environ 10% depuis Novembre dernier, et surtout les maisons restent de plus en plus longtemps sur le marche - ce qui laisse penser que les prix vont continuer a descendre. Mais cela n'affecte pas vraiment la vie quotidienne de tout un chacun. Il y a quelques jours, les gros titres de RFI sur Internet semblaient d'ailleurs confirmer mon impression generale. RFI se demandait si "La crise financiere n'allait pas commencer a affecter l'economie reelle ????" (sic) ... comme si tous ces imbroglios financiers n'etaient qu'une espece de magie noire confinee dans un monde imaginaire parallele...

Cela dit, oui, les gens sont inquiets... un peu. Dans le vestiaire apres le basket le midi, les collegues s'interrogent les uns les autres sur la sante du Dow Jones - mais on joue toujours au basket le midi. Le president de notre chere compagnie nous a envoye a tous les 125000 employes de la boite il y a quelque jours un e-mail nous disant qu'"au vu des resultats du 3eme trimestre et de la conjoncture internationale, vous etes pries de travailler"; et le chef de la section "recherche" a enfonce le clou aujourd'hui en ajoutant "limitez les voyages, les conferences, et les coups de fils a votre femme avec le telephone portable de la compagnie; et ne reprenez pas deux fois du caviar lors de vos repas de business (sauf si vous etes avec un client)". Pourtant, les chiffres officiels font etat d'une augmentation de 5% des ventes dans le secteur "sante" de la compagnie par rapport a l'annee derniere; et notre meme president adore declarait il y a peu a un interviewer Chinois que "Notre business devrait etre peu affecte par la crise: nous nous focalisons sur la sante, et crise ou pas crise les baby boomers vieillissent jour apres jour et ont tous des maladies chroniques bien rentables". Alors ?

Comme toujours, ce sont sans doute les populations les plus vulnerables qui sont les plus touchees par la crise. Par exemple, les travailleurs latinos de Ossining doivent souffrir car leur secteur (construction) est evidemment directement affecte par desengouement immobilier. Mais les familles comme nous, les ViVi ? Oui, nos economies etaient chez Wachovia, une des immenses banques americaines qui a capote. Elles y sont toujours ! Wachovia s'est fait racheter par Wells Fargo d'une maniere tellement invisible que la banque ne nous a meme pas informe du changement de proprietaire ! Oui, nous avons quelques sous dans un fonds de pension pour lequel nous avions commence a cotiser (un peu) l'annee derniere, quand il a commence a devenir clair que nous allions rester aux USA pour quelque temps. On les y laisse, le temps de voir venir... je ne voudrais pas contribuer a faire de trop grosses vagues a haute frequence a Wall Street.

Finalement, cette crise modifie peu les comportements. Un gros ralentissement du marche immobilier, et un ralentissement graduel de la consommation (mais tout est relatif: il faut voir comment nos voisins s'equipent pour Halloween !) sont les deux seules tendances vraiment palpables depuis notre poste d'observation dans notre petit village de la Hudson Valley. La crise jusqu'a present a donc eu un effet qui pourrait presque etre qualifie de benefique sur le consommateur banlieusard moyen: le merite de demontrer que le modele du "tout a credit" presente ses limites et ses defauts inherents; et que sous la vague du credit sur laquelle il fait si bon surfer se cachent quelques recifs bien reels, bien dur et bien aceres.

A bientot pour le troisieme episode: mes impressions personnelles, en vrac.

Ah, et si vous avez vraiment beaucoup de temps a perdre sur les blogs (vous lisez bien celui-la, non ?) et que les histoires de crises et d'elections vous interessent, il y a toujours celui de l'ami Stef: http://libenewyork.blogs.liberation.fr/. Stef est un copain voisin avec un background de journaliste sportif lui aussi

Sunday, October 26, 2008

Ou est planque le butin ???? (1/3)

L'amerique et le monde sont en proie a une consultation frenetique et quotidienne de tous les medias possibles et imaginables pour suivre deux sujets haletants qui vont decider de l'avenir d'une bonne partie de l'humanite: la crise alimento-economico-financiere (ou vice-versa selon le point de vue) la plus grosse depuis 1929, et les elections americaines les plus passionnantes depuis 1789. Et sur votre blog prefere, on ne parle que des promenades dominicales d'une petite famille ordinaire et bobo, et du temps qu'il fait. Vous m'avez deja puni par un "commentaire-crunch" que je trouve pourtant immerite surtout au vu de la taille des exploits sportifs de Guima; je vais tacher de remedier a cela.

Il est vrai que, malgre le fait qu'on habite a New York, ville de Wall Street et des Nations Unies, dont le Bloomberg de maire est incidemment un enorme biznessman fondateur du plus gros media mondial d'information financiere; et a trois pas (americains) du FMI, de la Banque Mondiale et de la Federal Reserve, la crise financiere n'a ete touchee dans ces colonnes qu'en un modeste commentaire. C'est sans doute, comme d'ailleurs deja explique dans ledit commentaire, parce que cette crise vole trop haut pour moi qui n'ai malheureusement pas d'inspiration (ni d'aspirations) plus elevees que celle de journaliste sportif ou de presentateur meteo, il n'y a pas de sot metier. Au moins, ce sont des disciplines intuitives: tu cours le plus vite et donc c'est toi qui gagne; il y a moins de soleil et donc il fait plus froid. Mais alors, la finance.....

Pour vous donner une idee de mon "track record" dans cette discipline, il suffira sans doute de mentionner que je me suis lachement enfui au bout de deux seances des cours d'"introduction a l'economie" offerts par mon lycee en seconde, parce que je n'y comprenais deja rien. J'ai prefere faire du Grec Ancien a la place, c'est dire. Ou mieux, de rappeler que nous avons achete une maison a l'amorce d'une crise immobiliere sans precedent. Ce sera donc sans doute un post en forme de questions candides d'un sportif hippie immature, et en plusieurs episodes (car n'oublions pas que je ne dispose que d'une demi-heure de temps libre hebdomadaire, qu'il faudra encore caser Halloween avant le 31 Octobre et les elections avant le 4 Novembre, et que je viens deja de gacher pas mal de temps dans une introduction inutile du point de vue de l'information convoyee). Bref, allons-y.

Il y avait une fois, dans une lointaine democratie tres riche ou tout le monde vivait heureux, un marche immobilier florissant: les maisons ont double de prix entre 1996 et 2006, et se vendaient pourtant comme des petits pains. Une visite de residence a Westchester en 2006 ressemblait a une visite de studio ou deux pieces a Paris intra muros au mois de Septembre, aucune baraque ne restait sur le marche plus d'un mois et il etait frequent de voir des maisons se vendre plus cher que le prix originalement demande par le vendeur - la moindre bicoque partant au plus offrant dans une espece de vente aux encheres frenetique insensee et inimaginable aujourd'hui.

Dans ce contexte, et conscients que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles (les GIs allaient bientot nous ramener Bin Laden par la peau des fesses et le petrole de la Mesopotamie pour encore un bon siecle de prosperite, le Global Warming rendrait nos hivers si doux et nos Etes Indiens si romantiques) les banques deciderent d'accorder des prets immobiliers au premier venu. Ca partait peut-etre d'une bonne intention (le droit a posseder un logement pour tous) mais ce fut mal implemente: pour compenser le "risque" de defaut de payement par les emprunteurs les moins solvables, ("risque" est ici entre guillements parce que de toutes facons il est standard, en cas de defaut de paiement, de saisir la maison et de la revendre sur un marche en pleine hausse, donc c'est tout benef oblige), les banques inventerent un type special de contrat ("subprime") avec plein de pages pleines de petites lettres mais dont la premiere page offrait, en Arial black bold 22pt, un taux d'interet allechant - mais in fine des payements mensuels indexes sur les taux directeurs et plus eleves que les contrats standards. En parallele, pour diminuer encore leur "risque", les banques inventerent un moyen astucieux de se faire rembourser ces prets risques de toutes facons: les revendre par paquets a d'autres institutions financieres a travers le monde. (Exemple: la banque W accorde 100 prets immobiliers "risques" de cent mille dollars a 5% d'interet par an sur 30 ans. Elle les vend pour 12 millions de dollars a la banque Z et fait donc un benefice instantane de 12 millions moins 100 fois cent mille = deux millions de dollars. La banque Z, quand a elle, recouvre maintenant les remboursements de ces prets risques, qui si tout va bien totaliseront environ deux fois la mise de depart (~20 millions), pour un benefice de huit millions de dollars - ce qui sur 30 ans est appreciable si les taux d'interets des prets sont superieurs a l'inflation). Notons que ces "paquets de prets" sont maintenant de juteuses valeurs financieres dont la valeur fluctue en fonction du marche immobilier, des taux directeurs sur lesquels sont indexes les prets , mais aussi de la capacite des emprunteurs a rembourser les prets - arretez-moi si j'ai tout compris de travers. Ces paquets de prets commencerent donc a se vendre et s'acheter de par le monde. En parallele, comme ce business genial des prets marchait du tonnerre, ca a fait beaucoup de prets d'un coup donc les banques Americaines n'avaient plus d'argent. Pour continuer a faire tourner la machine, elles commencerent a emprunter a d'autres banques au-dela des frontieres ce qui contribua egalement a mondialiser l'affaire.

Ce modele marcha sans probleme pendant plusieurs annees, et je pense qu'un certain nombre de gens se sont fait pas mal d'argent grace au marche immobilier jusqu'a 2006; et c'est sans doute pour cela que de grosses banques survivent pour racheter celles qui se sont fait avoir. Seulement, mi-2006, les maisons ont fini par atteindre un plafond decidement completement deraisonnable, et les prix commencerent a baisser par un phenomene d'auto-regulation qui me semble bien naturel a moi qui ai joue a la balancoire dans mon enfance, mais qui a du echapper aux genies malins de la finance. En parallele, et pour une raison qui m'echappe mais qui pourrait bien s'apparenter aussi aux lois de la balancoire, les taux d'interets -sur lesquels sont indexes les contrats "subprime"- grimpaient. Les emprunteurs les moins solvables (ceux qui avaient signe le pacte "subprime" avec le diable financier) virent leurs payements mensuels augmenter, et commencerent a se rendre compte qu'ils etaient en train de rembourser un emprunt beaucoup plus eleve que la valeur de leur maison ! Beaucoup deciderent donc de revendre leur bien avant qu'il ne soit trop tard; pour d'autres il etait deja trop tard et apres quelques mois dont les fins ne furent pas bouclees la maison fut saisie par la banque pour revente immediate. Tout ca fit beaucoup de maisons d'un coup sur le marche immobilier, ce qui entraina une baisse des prix, et c'est reparti pour un tour de manege infernal, dette plus elevee que la valeur de la maison, revente, defaut de paiement, baisse des prix, etc.

Du coup, les banques, qui misaient sur le fait que les prets seraient rembourses d'une maniere ou d'une autre (elles avaient pourtant pris toutes leurs precautions pour cela) se retrouverent bien embetees: 1) les emprunteurs ne remboursaient plus; 2) plus personne ne voulait de leurs produits financiers derives des credits immobiliers; 3) elles avaient beau saisir les maisons, elles n'arrivaient plus a les revendre, et cela ne suffisait pas non plus a rembourser les prets qu'elles avaient accordes. Ca fait beaucoup d'argent... imaginons que trois millions et demi de menages Americains (environ un centieme de la population) ne puissent plus rembourser des prets de deux cent mille dollars chacun; ca fait deja 700 milliards de dollars de defauts de paiement, soit le plan Paulson ! et cette estimation crue ne tient pas en compte la mondialisation et les produits financiers derives....

Bref, voila qui pose le decor. Ou plutot, le volet "immobilier/finance" du decor - je n'ai pas encore aborde le prix du petrole ni la guerre en Irak ni les biocarburants ni la dette Africaine. Sentez-vous libres de reagir indignes a mon manque de comprehension ou de clarte, cela flattera mon ego de pseudo hippie middle age; et restez en ligne pour le deuxieme episode: comment la crise financiere afecte notre paysage immediat d'upper-middle class New-Yorkaise.

Bien le bonjour a la lune - qui se fiche bien de tout cela,

Francois

Tuesday, October 21, 2008

J'avais pourtant promis....

Je sais, j'avais pourtant promis que je ne publierais plus d'histoires de jeunes beaux gosses en short sur le blog, mais celle-la je ne peux pas ne pas la raconter, c'est la plus belle de l'annee...

Chaque village des environs a sa course annuelle. 5K, 10K, pour une bienfaisance locale ou lointaine.... notre petit village à nous a la "Harry Chapin Run Against Hunger" qui fait profiter, par un biais improbable de la Mondialisation et via un meconnu chanteur de folk local -Harry Chapin- et un recordman du monde du Marathon kenyan -Paul Tergat- les populations kenyanes de la generosite des sportifs New-Yorkais. Autant dire qu'on ne peut pas rater ca, surtout en ce dimanche d'automne de carte postale et quand le T-shirt cadeau est d'un orange Halloween des plus seyants pour qui porte cheveux blonds....

Il est midi petantes et tout souvenir de petit dejeuner est deja bien profondement enfoui dans les intestins lorsque la sportive et joyeuse meute s'elance pleine d'un entrain déraisonnable a l'assaut des collines Crotoniennes. La premiere ligne droite, en franche montee jusqu'a la bibliotheque municipale, suffit pourtant a decanter les troupes... Votre champion, quand a lui, se souvient de tous ces dimanches passes a faire la sieste buissonniere sur le chemin de cette meme bibliotheque, et ne se laisse pas intimider: c'est d'un pas leger qu'il couronne le sommet, et d'une demarche plus vive encore qu'il attaque la descente qui s'ensuit. La route zigzague maintenant jusqu'a l'ecole primaire; les Nike Air font leur job et votre serviteur se sent des ailes aux pieds. Un petit tour du parking et puis s'en vont, le champion est maintenant sûr de son pas et plus rien ne semble pouvoir le ralentir. Une grosse montee, un petit bonjour au policier il faut toujours etre aimable (surtout avec les policiers), un tournant a gauche, un bonjour au pompier, un tournant a droite, un nouveau col a passer... l'emotion est a son comble, les Crotonniens sont sortis sur le pas des portes applaudir les coureurs philantropes orangés a grand coups de clochettes et klaxons, et c'est une foule en delire qui entoure le dossard 519 dans la derniere ligne droite ! Un ou deux zigzags, pourtant, pour le style (prononcer: staïle), et ca y est !!!! Il l'a fait ! en 27 minutes et 48 secondes, le kilometre six cent neuf de la fun run against Hunger, on applaudit le champion !



Je crois que j'etais plus emu a l'arrivee que si j'avais couru -et meme gagne, on peut toujours rever- les dix kilometres pour les grands... Et aussi surpris de la performance exceptionnelle du Guimita, que je suis la premiere mauvaise langue a tourner "paresseux" sept fois dans ma bouche avant de parler quand il reclame d'etre porte pour aller de la maison a la voiture et de la voiture a la poussette... Mais l'enthousiasme qu'il y avait dans l'air, tous ces enfants heureux d'etre la et sprintant sur la ligne de depart, cette belle journee d'automne en T-shirt bleu par cinq degres celsius, et surtout ce magnifique dossard 519 qui l'a transcende... Guima etait dans les meilleures conditions pour donner le meilleur de lui-meme... Le trajet presentait un vrai denivelee, et un mile en courant ce n'est pas a la portee de tous ! Mais il a suffi de maintenir le fun, d'imaginer que la double ligne jaune du milieu de la route etait la voie ferree de Thomas le train qui essayait son nouveau moteur d'avion, de crier alternativement "attends-moi tu vas trop vite!" , et "Abiyoyo, Abiyoyo, Abiyoyobiyoyobiyoyo", de monter et descendre du trottoir de temps en temps pour rompre la monotonie, d'en donner cinq aux policiers et aux pompiers recontres d'aventure, et de s'arreter ci et la pour jeter des cailloux dans les bouches d'egouts... et de se laisser porter par le flot de tous ces enfants qui couraient autour de nous. Et ca l'a fait ! qui a dit que courir etait ennuyeux ?????

Epilogue:
Une fois franchie la ligne d'arrivee, vous pensez bien que la premiere chose que j'ai faite fut d'elever mon champion triophalement dans mes bras pour l'embrasser de toutes parts... mais Monsieur n'eut que faire de mes effusions, et continua a courir une bonne demi-heure de haut haut en bas de la rampe d'acces handicapes dans le hall du lycee. Au grand dam de la fierte du papa, Guima refusa categoriquement de porter sa medaille en plastique ou son T-shirt officiel orange: il faudra suggerer aux organisateurs une autre couleur pour l'annee prochaine. Cette apres-midi-la, le petit champion dormit quatre heures d'affilee; et le soir il mangea une platree de pates grande comme celle de son papa. Il ne s'est pas du tout rendu compte qu'il etait sans doute le plus jeune finisseur du Fun Mile de Croton-on-Hudson, il ne s'est meme pas rendu compte qu'il y avait une ligne d'arrivee. Il a juste passe une bonne matinee a rigoler avec son papa.

Et le lendemain, c'est moi qui avais des courbatures.....

Saturday, October 11, 2008

Couleurs d'automne....



Il y a une chose a laquelles toutes les crises financieres et economiques passees, presentes et futures ne changeront rien, c'est les saisons (quoique vous me direz, c'est pas sur...). Et malgre le fait que je sois bien conscient qu'il existe mille sujets plus urgents a traiter (les quatre dents et les premiers pas de Gabito, Guima qui change d'ecole, Obama et son Biden et McCain et sa Palin, et Paulson et ses idees geniales... Mais aujourd'hui est une journee parfaite d'automne et la tentation etait trop forte de sortir respirer la saison, prendre quelques photos et vous en faire profiter....

Nurt et sa "poussette double". Decidement, Mc Laren est aux poussettes ce que Toyota est aux voitures: robuste et fiable. Qui a dit trop petit?

Les citrouilles murissent sur les paliers... le 31 Octobre, elles indiqueront aux diablotins en vadrouille que c'est sans doute une bonne idee de frapper a la porte.

L'eglise d'a cote. Ce n'est pas Notre Dame, mais les arbres autours sont tout aussi jolis...


Ce qui pousse aussi en cette saison, c'est ce genre de panneaux publicitaires... Tu peux les acheter sur le site des divers candidats et afficher tes convictions a tes voisins. Dans le quartier, il y a un peu plus d'Obama. Ce sont eux qui ont fleuri les premiers, en tous cas.

Et voila notre petite maison, pour ceux qui ne la connaissaient pas encore. Un seul etage pour ne pas s'embeter avec les escaliers, un petit abri pour la voiture qui nous sert de terrasse, et des oiseaux qui chantent et des enfants qui crient dans le jardin; c'est la maison la plus accueillante du voisinage.
Ciaops,
Francois

Thursday, October 09, 2008

Hey guys !

C'est dans la boîte !
Pompier d'un jour...

Hello les copains, quoi de bien palpitant à raconter sous le soleil d'automne ? A part les arbres qui jaunissent, les temperatures qui refroidissent, les citrouilles qui mûrissent, et les sorcières qui des placards a balais surgissent, la vie quotidienne poursuit son train-train habituel et harassant. Gabito marche (ses premiers pas a 0.96 ans, qu'on se le dise !), Guimita parle, Nurt chante et Francois perd son temps sur Internet, bref la vie, quoi.

Peut-être que le clou de ces deux dernieres semaines (entendez: notre sortie bimensuelle de la routine boulot-niño-dodo) ce fut cette petite virée a New Rochelle pour donner nos empreintes digitales à l'oncle Sam -en vue d'une carte verte synonyme de permis de travail prochain pour Nurt, et de permis de démissionner (ou de me faire virer) de mon boulot sans me faire jeter à la porte du pays du même coup pour moi.

Bref, New Rochelle... une banlieue bizarre, en trait d'union bancal entre le Bronx et Westchester. Immeubles délabrés côtoient pavillons rutilants, il doit y avoir plein d'ecoles privées dans le coin. Son centre ville, son Halloween Superstore, la bibliothèque publique poussiéreuse mais avec les meilleurs ordinateurs du comté, son gratte-ciel de fer et d'acier et ses maisons abandonnées... lui donnent un charme étrange que vient accentuer son nom, emprunté sans doute à la francaise Rochelle, dont les souvenirs du vieux port et ses trois tours se mêlent aux présentes vues de poubelles renversées et de peintures murales dans nos tetes d'expatriés. Coincé entre une "Tienda del Dolar" et une enseigne en néon qui annonce fièrement "We cash checks", le bureau régional d'empreinte digitales des services US d'immigration ne paie pas de mine.
Tout était en place pour mal se passer: c'était l'heure de la sieste et ni chipmunk ni munchkin n'avaient encore dormi une seconde, même dans la voiture. Il s'agissait d'une démarche administrative et tout le monde sait que c'est comme le bricolage ou les (tentatives de) réparage d'ordinateur: on sait quand ca commence, on sait jamais quand ca s'arrête. Nous etions donc préparés au pire. En poussant la porte du petit bureau d'immigration, un spectacle surréaliste nous attendait.
Imaginez une salle d'attente d'un service d'immigration, murs en parpaings, sol en béton, une télévision a l'image délavée à force de la regarder qui diffuse des pubs dans un coin, des interdictions d'allumer son téléphone protable sur tous les murs, et 200 chaises en plastique gris déprime.... toutes vides !... nous étions les seuls petits immigrants ce jour-la ! L'aimable cèrbère uniformé de l'entrée, qui par ailleurs me pardonna magnamimement d'avoir oublie mon numero de sécurité sociale et de ne pas connaître les dimensions de Guima en pieds, pouces et livres, nous confirma par la suite qu'il n'avait jamais rien vu de pareil... On nous donna quand-même à chacun un numéro pour attendre, 79, 80, 81. L'opérateur de la machine à appeler les numéros les fit afficher avec zèle. Nous recopiâmes soigneusement sur un papier crasseux tous les chiffres que l'on peut trouver sur nos passeports. Ceci fait, on nous fit asseoir au premier rang aux places réservées aux gens pour qui c'est bientôt le tour. Un autre fonctionnaire nous appela aussitôt pour la prise d'empreintes proprement dit. Pour les adultes, le pouce, puis une photo de groupe des quatre autres doigts de chaque main, puis chaque doigt individuel en vue panoramique, puis chaque doigt de nouveau mais sans le panoramique. Pour Guima, l'index droit suffira (ouf !). Ceci fait, en écoutant les blagues (en espagnol) du dominicain souriant qui scannait les doigts de Nurt, et celles (en francais) de l'haitienne hilare qui me scannait les miens, l'on nous rendit nos passeports et nous pria de remplir encore un petit papier jaune, s'il vous plaît. Croyez-le ou non, il s'agissait d'une enquête de satisfaction du service rendu ! Je ne sais pas ce qu'a voté Nurt, mais Guima et moi on a noté "excellent" dans toutes les catégories: en une demi-heure, l'affaire était bouclée; et comme on était samedi (!!!! pas besoin de prendre une demi-journée de congé pour se faire tirer le portrait des paluches !!), on en profita pour faire un peu de shopping dans la ville et traîner autour de la bibliothèque....
Comment rendre un fonctionnaire aimable ? Je me souviens d'une pragmatique qui, dans le temps, m'avait suggéré cette reponse évidente: "paie-le bien" ! Un "immigration officer" a New Rochelle gagne environ $60000 par an (source: indeed.com). Comparez cela au revenu médian annuel d'un foyer dans l'état de New York: $50000 (city-data.com). Ceci explique cela ? le petit papier jaune a la sortie aide-t-il aussi ? Ou sont-ce simplement les sourires de Gabito et les grands yeux désiestés de Guima , conjugués a l'apres-midi magnifique et la salle d'attente vide ? En tous cas, j'espere garder longtemps ce souvenir d'un service d'immigration.

Ciao les copains, Gabito m'appelle... je suis en train de prendre sérieusement ma résolution d'être un peu moins inutile la nuit (et j'en profite pour frimer sur le blog). Je m'excuse d'avoir préféré aux premiers pas du sus-mentionné ce reportage bizarre sur une salle d'attente vide, j'essaiera de me rattraper c'est promis.
Bonjour à la lune,

Francois & Flia

Saturday, September 27, 2008

Hello les copains


Chipmunk
et Thomas le train

Hello les copains, ...
apres un post passe a m'auto-congratuler, voici un nouveau post a presenter nos magnifiques enfants. Je me demande comment j'ai encore des lecteurs sur ce blog en plus de mes parents. Enfin passons, et enjoy the pictcheures pliz.
L'actualite trepidante de notre petite banlieue tranquille, c'est qu'il pleut. Tant pis pour les sorcieres et autres extraterrestres a tetes de citrouilles qui commencent a debarquer dans les jardins du voisinage (Halloween, c'est le 31 octobre, et tout le monde sait bien que rien ne sert de courir...)
Du coup, Gabito est tombe malade, puis Guima. C'est un peu triste, le seul point positif c'est qu'a 9 heures du soir tout le monde est au lit et ca me libere un peu pour le blog.
A part ca... Guima est de plus en plus gentil avec son frere, comme quoi il suffit certainement d'une bonne dose de patience bien distillee et il finiront bien par s'entendre ces deux-la - ou au moins a se tolerer, donnons-nous des objectifs realisables. Guima lui a meme prete son ballon bleu une fois. On est sur la bonne voie....
Gabito... quatre petits bouts de dents qui emergent, une bonne grosse paire de poumons qu'il sait utiliser a bon escient (quand Guima s'approche trop), et deux petites pattes de derriere de plus en plus musclees... on attend de voir ses premiers pas... en attendant il nous traine a nous les parents, accroche par une main a un doigt, dans tous les coins et recoins de la maison.... ca fait mal au dos mais qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour nos enfants, non ?
Nurt... A part les chorales auxquelles elle consacre le plus clair du temps libre qu'elle n'a pas, elle fait du yoga pour contrecarrer le mal de dos et de l'anglais le dimanche toute la journee. Pendant ce temps, nous les mecs, on va boire des cafes en terrasse (photo) et regarder des matches de foot (bon, les matches de la ligue 7-9 ans de Westchester, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a hein ?)
Et moi ? je ferais mieux d'aller dormir, allez. Et vous, ca va ?
Bisous,
Francois & Flia

Thursday, September 25, 2008

3.1M

Ca y est, maintenant que vous etes au courant de la terminologie, on ne vous la fait plus a vous et je ne vais pas delayer l'introduction. Alors a vos marques....

Prets ???
Et c'est parti ! Ce serait une parfaite matinee d'automne si j'avais dormi la nuit et si j'avais un petit dejeuner dans le ventre... Mais qu'a cela ne tienne, Nurt m'a traine jusqu'a la ligne de depart pour ce dernier 5K de la saison (je ne pourrirai plus le blogs avec ces photos de p'tits mectons en short, c'est promis - du moins pour l'hiver). Apres tous ces efforts (de la part de Nurt, notamment tous ces reveils unilateraux la nuit pour s'occuper de Gabito et laisser dormir l'espece de champion du dimanche a cote afin qu'il puisse maintenir son rhytme bimensuel de montrage de guibolles sur le blog), ce serait bete de ne pas y aller. Enfin, comme vous pouvez en juger d'apres les photos, la concurrence n'avait pas l'air bien rude ce matin-la... A part ces petits jeunots en rouge du Westchester "Stratus" (rien que ca !) Running Club, et le gars maigre aux chaussures jaunes, rien de bien extraordinaire apparemment. Visiblement les gens sont plus venus pour la bonne cause (la Westchester Mental Health Association) et pour le fun (Scoobidoo qui danse le rap sur le parking sur l'air de Mac Donald a une Ferme) que pour la competition...
N'empeche que quand meme, quand il faut y aller il faut y aller et les Stratus decollent a toute vitesse... mais il suffit de quelques centaines de metres a votre serviteur pour se faufiler un petit chemin entre leurs epaules rouge flamboyant. Je me retrouve donc vite en tete du peloton et me detache meme petit a petit... Sauf d'un Stratus, plus tenace que les autres, qui me colle aux baskets et me respire dans les oreilles...
Je n'accelere pas trop, a quoi bon, on est en tete. Le Stratus reste derriere moi pendant un bon mile et demi, s'eloignant dans les montees, se rapprochant dans les descentes... A un mile de l'arrivee je prends une descente plus vite que les autres histoire de creuser l'ecart et... quelle n'est pas ma surprise de voir Chaussures Jaunes me depasser a au moins 120% de ma vitesse ! Ce n'est pas lui que j'attendais, ou est reste l'autre Stratus ? Bon, il va falloir faire avec alors. Je multiplie ma vitesse par 1.2 (ie mon rhythme cardiaque par 2 et mon nombre de decibels a l'expiration par 3) et je lui colle aux talons a lui, eh, chacun son tour. Mais le gars s'y connait, et cherche a m'epuiser... chacun de ses pas est plus rapide, et chacune de mes respirations est plus bruyante. Il sait que si je reste colle a lui, vu mon statut de petit jeune (eh quoi, tout est relatif, non ?) je risque de l'outsprinter dans les derniers metres... Bref il impose un rhythme d'enfer dans ce dernier mile qui est tout en faux plat positif, en une interminable ligne droite qui longe le parking numero 6, puis le parking numero 5, le parking numero 4.... l'arrivee est au milieu du parking numero 1, et ce gars va me faire craquer....
Mais la distance est vite avalee, surtout a ce rhythme, et l'arrivee est presque en vue... A ce stade, toutes mes mitochondries sont en feu. Notre Toyota est garee au milieu du parking numero 2. En la voyant, l'espoir renait et j'accelere a fond les ballons. Voila le parking numero 1, Nurt, Guima, Gabito et la ligne d'arrivee ! Je peux gagner ! Guima, au comble de l'emotion, veut me courir apres mais ne parvient qu'a emmeler les pinceaux de Chaussures Jaunes qui n'a meme pas essaye de sprinter avec moi... Je m'effondre dans les bras de Scoobidoo, j'ai gagne !
Derechef, tout est relatif... Mon temps n'est franchement pas extraordinaire, c'est parce que tout semblait si facile pendant les deux premiers miles... Mais Chaussures Jaunes m'a vraiment pousse a fond sur la fin ! Enfin, tout cela en valait la chandelle... non pas pour la medaille en carton, mais pour le droit de passer a la television... Les news locales etaient la, et m'ont donne une occasion inesperee de m'exprimer sur les maladies mentales, sur Guima et les ballons bleus, et sur mon intention d'essayer de faire mieux la prochaine fois....

Bref, comme je le disais dans les posts precedents... la course a pied, c'est bete mais c'est chouette... Ca reveille de la sieste, ca se substitue au cafe, ca rend beau et fort (mais pas forcement plus intelligent), et ca fait du bien partout, surtout quand on s'arrete... Mais c'est une drogue -avec ses bons et ses mauvais cotes.... l'un des plus mauvais etant l'accoutumance, qu'il faut concilier avec le boulot et la vie de famille... Pas de chance pour Philips ni pour Nurt. En plus, quand tu commence a faire quelque chose et tu y rencontre un peu de succes, alors la c'est formidable: l'ego est booste et tu ne peux plus t'arreter... si seulement j'etais aussi bon en ultrasons ou en passage d'aspirateur....
Epilogue
Guima, energise par la course, a fait au moins 10 fois le tour du parking numero 1 en courant pour revivre la traversee de la ligne d'arrivee... touchant. Quand a Gabito, il en est presque a ses premiers pas... il se tient debout tout seul suffisamment longtemps pour applaudir son papa !
Quand a Chaussures Jaunes, le matin suivant, il courait un autre 5K plus au nord... en deux minutes de moins qu'au coude a coude avec moi. Ce qui prouve que ce petit effort a mes cotes du samedi matin n'etait qu'une mise en jambe...
On peut le voir a l'envers cependant... J'ai battu ce samedi un athlete semi-professionel (de 51 ans cependant...). J'ai presque envie de citer Einstein encore mais ca deviendrait lassant....
Une question d'importance: mais qui regarde les news locales ?????: la secretaire du labo ! Heureusement pour l'instant elle a fait un bon job de motus et bouche cousue... mais elle a quand-meme du me denoncer au chef, qui ne va sans doute pas tarder a me tomber dessus et a me demander des comptes sur tous ces joggings d'entre midi et deux....
Et pour moi, la saison est finie... la consommation de cafe/bagel grille au beurre peut rebattre son plein, mon petit bonheur de milieu de matinee. J'attends les bras croises que le gars qui s'entraine avec moi a Philips (48 ans, 6 enfants et une devise: "Bosse dur, et ne cherche pas d'excuse: tu cours toujours le risque que quelqu'un qui aurait plus d'excuses que toi fasse un meilleur job que toi") coure son semi-marathon a un meilleur rhythme que moi mes cinq petits kilometres....
Ma resolution, maintenant, c'est m'occuper un peu plus de Gabito la nuit. Demandez a Nurt si je la tiens !

Bisous,
Francois

Wednesday, September 17, 2008

Rentree des classes


Le Ballon Bleu....

Hello les copains, comment va la vie ? Ici, rien de bien nouveau en dehors de Thomas le train-train quotidien.... Le papa court, la maman ne dort pas, le Guima trilinguise, le Gabito est en train de passer du stade de Chipmunk a celui d'Ecureuil, i.e. il commence a se tenir sur ses pattes de derriere... il n'y a vraiment pas de quoi en faire un fromage, meme un gruyere americain, encore moins un post. Meme l'appareil photo entre dans sa torpeur automnale, il parait que c'est le syndrome du deuxieme enfant... c'est nettement moins excitant, les parents prennent beaucoup moins de photos et les partagent moins volontiers avec leurs amis. Je pense que la vraie raison, ce n'est pas parce que bis repetita et qu'on a deja donne avec tout ce business des photos de bebe, c'est surtout parce que avec un toddler et un chipmunk a la maison eh ben va trouver une seconde et deux doigts de libres, le tout simultanement, pour appuyer sur le declencheur.
Bref, c'est la rentree des classes.
La rentree des classes ? Mais oui, evidemment que j'ai quelque chose a raconter ! C'est un evenement que je vis un peu depuis le banc de touche car dans mon building a air conditionne la vie est un continuum d'une saison toujours identique... Le seul changement notable pour moi a ete que dans la classe de Guima maintenant ils organisent des sessions de "show and tell": chaque enfant a son tour apporte un objet special et le montre et l'explique a toute sa classe. C'est super interessant mais les parents ca les oblige a se casser la tete pour se souvenir si le theme de la semaine c'est la lettre A ou ils en sont deja a B, ce qui nous arrangerait parce que Guima pourrait apporter le super Ballon de BasketBall Bleu de BeBe (qu'il adore) alors que dans le cas contraire il faudrait se contenter d'un bete avion ou d'une ambulance en plastique. Bref je termine ce post et je retourne a la cave chercher le papier de la maitresse qui doit etre sous la facture d'electricite qui est sous la facture du medecin sous l'offre speciale pour carte de credit sous les coupons de reduction du supermarche sous le vieux canape sous le sac de linge sale.
Bref je disgresse, mon point c'est que la rentree des classes c'est surtout un evenement... pour Nurt, dont le calendrier artistique se calque sur celui des charmants bambins de notre voisinage, et donc pour qui la vie quotidienne a profondement change de maniere radicalement jouraulendemesque.
Cette annee, Nurt a decide que les soirees, c'est pour les enfants... elle laisse donc de cote toutes ces chorales d'adultes: Popayan II dont le feu n'a jamais pris malgre toutes les boites d'allumettes qu'on y a gache; la chorale du Russe qui connaissait toutes les partitions par coeur de la ligne de soprano a l'accompagnement de grosse caisse en passant par les tenors et les violons, la chorale du petit mec de Greenwich Village qui seduisait toutes ces jeunes et moins jeunes filles en fleur avec ses airs de "je n'y touche pas"... et se dedie a un seul petit choeur d'enfants qui viendra repeter tous les mercredi soir a la maison. Une dizaine de petites tetes blondes et brunes (pour l'instant, il n'y a que des petits francais et des petits latinos !) qui se reunissent dans la joie et la bonne humeur chanter des chansons de Noel (rien ne sert de courir....) autour du piano de Miss Nurt dans notre petit salon Crotonnien. Pendant ce temps, les petits freres et soeurs de cette jeune assemblee sont laisses aux bons soins du baby-sitter benevole que je suis, c'est-a-dire que cette petite marmaille profite outrageusement de mon temperament de tonton debonnaire. En deux mots, mercredi soir c'est la fete a la maison. Les echos que j'ai pu capter de Nurt pendant les rares moments ou l'on a l'occasion de se parler, c'est que ca demarre bien -deux repetitions deja !- et que les enfants sont contents, en plus les parents sont prets a aider pour l'organisation de concerts, la publicite, et les aspects logistiques. Bref, jamais choeur de Nurt n'avais demarre sous d'aussi bons augures sous ces longitudes.
L'autre activite nouvelle de Nurt avec cette rentree scolaire, c'est la reprise du "choeur" de l'eglise latino-americaine de Croton. Cette operation s'avere legerement plus delicate (en effet, il s'agit de grandes personnes, et les grandes personnes, il faut bien le reconnaitre, sont nettement plus compliquees). Croton, comme sans doute mentionne auparavant dans ces colonnes, n'est pas precisement un village latino. En gros, il y a la famille Martinez (une Mama Colombienne s'est installee a Croton il y a 25 ans avec ses dix enfants) et quelques autres, ce qui est un peu mince pour ce village d'environ 5000 habitants. La famille Martinez est tres unie mais n'est pas forcement copain avec tout le monde, et les rangs de l'eglise sont pour le moins clairsemes a l'heure de la messe -mensuelle- en espagnol, au grand dam du pretre americain bilingue qui fait quatre heures de voiture depuis Boston pour voir ca. Cependant, Nurt a reussi a rallier un sympathique accordeoniste americain qui a appris son art durant son service militaire a La Celle St Cloud, France, sous le regne de de Gaulle; plus une Martinez par-ci une Martinez par-la, un ou deux autres volontaires et c'est parti ! Apres une eprouvante paire de repetition-marathons, ce vaillant petit groupe a reussi a animer une premiere messe qui aurait ete parfaite s'ils n'avaient pas chante le chant du bapteme du dernier petit Martinez en lieu et place du Kyrie ni le chant d'envoi avant la benediction finale. Enfin, ca a quand meme eu le merite de faire rigoler tout le monde, meme Nurt qui ne le prend pas mal, allez, entre copains; et puis c'est comme la course a pied ou le saut a la perche: il faut toujours laisser une petite marge pour faire mieux la prochaine fois.
Voila, sans transition bonne nuit... de rien a dire je me retrouve avec un post de quatre colonnes avec au moins autant de references privees, veuillez m'en excuser... c'est l'electricite de mercredi soir qui me charge comme un condensateur, vous me servez de resistance.
Bisous,
Francois & Cie