Sunday, November 23, 2008

Del amor... y otros demonios


la theorie...

et la pratique

Hello les copains comment va la vie ? Ici, ca va bien, berci. Les feuilles tombent, Wall Street danse la danse de St Guy, les Vivis sont enrhumes et font des nuits d’internes urgentistes : rien de bien nouveau sous la lune d’hiver...

A vrai dire, la derniere periode fut (est) un peu difficile. Guima s’est retrouve propulse, sans transition significative, d’une ecole a la fun ou les gosses se disent bonjour a grands coups de "give me five" et au revoir en embrassades emues ; vers une ecole "Montessori" ou il ne faut pas courir dans le couloir et ou les profs se font appeler missis truc et missis machin. Bref, une petite douche froide pour tout le monde... Du coup, a la maison, on essaie de faire fonctionner de notre mieux la consigne : "les enfants, ils a besoin d'amour, surtout quand ils le meritent le moins". Et tant d’amour, Dieu sait que c'est fatigant...

Gabito, pendant ce temps (et meme le reste du temps), est toujours un ange. Il voit son frere comme le plus grand des heros et veut le suivre partout ou il va, au grand dam de Guima qui n’a que faire de cette petite boule bancale... Heureusement, la nature est bien faite et Gabito, qui mange comme quatre, a beaucoup de lard sous les fesses. Patience, longueur de temps, force, et rage... il y a de quoi mediter ces quatre concepts... avec un peu d’amour comme catalyseur, a-t-on une chance d’obtenir le bon enantiomere ???

Nurt, ca va: elle a decroche son premier poste officiel en eveil musical... dans la nouvelle ecole de Guima ! En offrant une seance benevole, pour l’amour de la musique et aussi pour l’amour de son fils, elle a seduit d’un coup d’un seul les enfants (decidement, Guima n'a pas de chance), les profs, et surtout la directrice. La voila donc chargee d’une heure et demie par semaine et des preparatifs hatifs du spectacle de Noel, en anglais s’il vous plait ! ca bosse donc dur, mais quand on aime....

Le Francois, il est passe en mode hivernal: boulot niño dodo cafe boulot cafe niño cafe pas dodo cafe cafe boulot cafe cafe cafe niño cafe... y que viva Colombia, tierra del cafe y del amor ! (sont-ils vraiment compatibles ¿??)

Quand a l’economie, elle ne rigole plus du tout. Au boulot, il y a eu une (premiere ???) vague de licenciements, 10% des employes y sont passes. Quand tu decroches le telephone pour une teleconference et tu t’etonnes de ne pas entendre Joe au bout du fil qui pourtant avait accepte ton invitation, et qu’on te repond dans un style de mauvais western "He’s no longer with us", ca te fait frissonner la dorsale... ben alors, quest-ce qu’y va faire de son bleu ? Le post gentillet que j’avais ecrit il y a un mois sur les "impressions locales de la crise" n'est plus du tout d’actualite. Octobre rouge est passe par la et maintenant, tout le monde est inquiet. L’ecran geant de la cafeteria n’ose plus afficher le cours de l’action du jour (-60% en un mois) et les chefs n’osent plus s’asseoir dejeuner a la table des employes, redoutant les, ou las des, questions incessantes et toujours les memes auxquelles personne n’a de reponses. Ou, qui sait, n’ayant que trop de reponses et redoutant d’avoir a les donner...

Et l’amour dans tout ca ?

Bien le bonjour a la lune,

Francois & Cie

Sunday, November 09, 2008

Obama

Il est l'heure pour moi de me livrer enfin a l'exercice oblige de tous les blogueurs et editorialistes de par le monde en ce debut Novembre 2008: commenter, epiloguer, ressasser la victoire d'Obama, le candidat prefere du monde entier, aux elections presidentielles Americaines.
Gabito vient de se coucher pour sa sieste, j'ai donc une demi-heure montre en main dvant moi pour vous faire part de toutes les impressions qui m'assaillent. Essayons donc, une fois n'est pas coutume, d'eviter les disgressions Achiletalonnesques pour rentrer dans le vif de ce sujet passionnant. Et hop.
D'abord, l'impression generale par ici, c'est que tout le monde est content. D'accord, je vois le monde a travers le prisme hyperrefringent qu'est l'etat de New York comte de Westchester -fief des Clinton-, village post-communiste de Croton-on-Hudson, qui a vote massivement pour Obama. Mais meme les supporters de Mc Cain, je crois que certains sont surtout soulages: enfn, c'est fini, cette sensation d'etre encercles d'un enthousiasme immense dont ils s'etaient auto-isoles. Ils peuvent maintenant rentrer dans la danse a leur tour: Obama est le president de tous les Americains et plus le candidat de la moitie (pardon, des deux tiers (!!!)) du pays.
Quand a moi, ce que je vois surtout dans cette election que j'ai suivie de bien loin, c'est que enfin, l'Amerique retrouve sa capacite a nous faire rever. Les adversaires d'Obama sont nombreux a dire que ce mec, il n'y a rien derriere; que c'est un beau parleur mais qu'il n'a pas de programme... et moi je dis: meme si c'est vrai, au moins il nous fait rever. Et ca c'est pas important peut-etre ? C'est pas un super programme, de rever ? Tandis qu'avec l'autre mec, on savait parfaitement a quoi s'attendre, comme si on l'avait deja vecu. Comme disent les Americains: "We've been there". Voila ce qui resume sans doute l'ami McCain.
Voila donc de nouveau l'Amerique qu'on admire et qui nous fait rever, comme, ados, quand on ecoutait The Doors et Bob Dylan, qu'a la recre on jouait a etre Magic Johnson et qu'en cours d'anglais on etudiait les beaux discours de Martin Luther King. Nous qui nous sommes installes aux US depuis deux ans et demi, on avait du mal a croire comment un tel peuple (on a ete plutot bien accueillis, croyez-moi; et on a rencontre des gens extraordinaires - comme en France) pouvait avoir un tel president (Bush). Enfin, ce quelque chose qui clochait est corrige, et on peut aller travailler le matin avec un peu plus de sourire.
L'autre motif de rejouissance aujourd'hui au lendemain qui chante de l'election fracassante d'Obama, c'est la maniere presque exemplaire dont s'est deroulee la campagne. Encore une fois, pardonnez-moi l'etroitesse de mon point de vue, moi qui ne vote pas, dont l'auto-radio est cassee, qui n'ai pas la tele a la maison, et qui ne fais pas mon jogging sur un tapis roulant en regardant Fox News.... Mais pour moi, cette campagne a ete placee sous le signe du respect.
Tout est relatif, bien sur: nous parlons bien de politique, et il s'agit toujours d'une election presidentielle. Mais dans une piece dont les principaux acteurs incluaient un noir au pasteur sulphureux et une femme au mari scandaleux, les derapages furent extremement rares. McCain, un veteran de guerre, etait intouchable; mais il n'en a pas bassement profite. Il suffit de rappeler la cordialite des debats Obama-Clinton, et de remarquer a quelle vitesse les conseillers de campagne se faisaient envoyer en exil ou se bannissaient eux-memes quand leur langue derapait avant 7 fois 77 tours; ou avec quelle ferme gentillesse les journalistes se faisaient rembarrer par les candidats eux-memes quand ils essayaient sournoisement d'allumer des petites etincelles autour des fuites de gaz.... On a donc eu la chance de pouvoir assister a une vraie campagne, avec de vrais gens qui parlaient de vraies choses. Merci a tous.
Depuis pres de deux ans que ca dure (la campagne a commence quelque part en 2006; a l'epoque les debats etaient autour du retrait des troupes d'Irak et personne ne parlait encore de crise financiere), on a donc su depasser la plupart des sujets futiles (Clinton est une femme, Obama est un noir; il a etudie a l'ecole islamique et son pasteur est un fou dangereux) pour aborder la plupart des sujets importants (genre, race, religion... guerres et nerf de la guerre...). Un des candidats a su saisir la balle au bond. Obama n'est pas un noir comme les autres. Son pere est un economiste Kenyan qui vint aux USA de son plein gre pour un bref sejour; la plupart des noirs americains aujourd'hui descendent de l'esclavage dont ils en sont encore a essayer de panser les plaies toujours beantes. Il sut pourtant comprendre la question raciale aux USA et booster sa campagne d'un discours flamboyant, du genre "Americains, je vous ai compris", qui lui assura le support d'une bonne partie de l'electorat, blanc, noir, hispano, etc... mais aussi de toute l'Afrique qui jusqu'alors -a part le petit village d'Alego, Kenya- hesitait a considerer Obama le "metis" comme l'un des leurs. Les citoyens, c'est comme les enfants: ils aiment bien se sentir ecoutes.
L'autre candidat a laisse la balle lui gliser des mains. A l'heure ou les debats economiques enflammaient les swing states et notamment la Floride et l'Ohio, au lieu de choisir un vice-president un peu serieux sur le sujet, il alla chercher la Palin au fin fond de l'Alaska - une province aux realites eloignees du reste du pays. Son but non avoue etait sans doute d'essayer de rafler une partie du vote feminin de Clinton, dans une manoeuvre desesperee qui s'apparente certainement a celle du PS en France lorsqu'il decida de choisir Segolene Royal pour la mettre dans l'arene avec Nicolas Sarozy. Bref, ca n'a pas marche.
Bref derechef, Gabito va se reveiller et je ne voudrais pas conclure sur ce qui fut le pire rate de la campagne - cette Sarah Palin qui ne servit a rien, sinon a donner aux republicains un motif de rejouissance apres l'election d'Obama: au moins on n'entendra plus parler d'elle - et la, je ne fais que repeter les commentaires entendus autour de moi.
Je voudrais donc juste simplement dire merci aux Americains, pour rappeler au monde que tout n'est pas mauvais aux USA - et que tout va tres vite ici. Une generation apres Martin Luther King, un noir (OK, metis, mais techniquement noir pour les lois de 1955) est president des USA... Et des pays dans lesquels hier encore on aimait a bruler du Stars and Stripes dansent aujourd'hui dans les rues au son du Star Spangled Banner.
Descendons un peu de notre nuage: maintenant, il va s'agir a Obama d'eviter la post partum depression. Il doit etre epuise apres deux ans de dure campagne et d'efforts continus pour eclipser la Clinton et son mari, puis Mc Cain et son parti; mais ce n'est pas l'heure de dormir: il y a deux guerres, une crise financiere, et une recession a regler, sans compter toutes celles qui se trament en ce moment, la reforme du systeme de sante, j'en passe et des meilleures.
Mais surtout, aujourd'hui, Obama porte sur lui tous les espoirs et les reves d'une bonne partie de la planete. Alors souhaitons-lui bon courage: c'est lourd.
F.

Friday, November 07, 2008

Yes We Can !

Eh oui, il est finalement arrive, ce jour que l'Amerique et le Monde attendaient tant... depuis deux ans que ca se prepare, il y eut des bas et des hauts; beaucoup d'aventures et de rebondissements, des moments de grande eloquence comme d'autres de pauvrete affligeante. Il aura fallu beaucoup de travail, d'endurance, de resistance, de perseverance et de consistance, et surtout le soutien internet de tant de fans.... pour, parti de presque rien, en arriver la a travers les coups bas de l'adversite. Mais aujourd'hui, tout ce travail finit par payer et comme le diraient Dupond et Dupont, tout est bien qui finit bien... ou n'est-ce qu'un commencement ?
Laissons nous un instant de repit pour ne pas reflechir a la question et laisser les bourses de la planete reprendre des couleurs. L'heure est a la fete, celebrons-la, felicitons-nous, criant haut et fort que "oui, nous pouvons!". Oui, nous avons pu le faire: le blog a 100 posts, joyeux postiversaire !
F;-)

Saturday, November 01, 2008

Trick or treat ?


Deux jolies Texanes,

Une brochette de chaussettes a rayures (ca vous fait peur, a vous, ca ?),
Une diablesse en dents de lait,
Un squelette deguenille,

Et un chipmunk-munchkin-pumpkin, ...

on aura vu un peu de tout lors de cette soiree d'Halloween.... Les voisins nous avaient prevenu: "Dans le quartier, le 31 octobre, c'est la folie". En effet, comme joliment illustre dans le post precedent, les maisons commencent a se parer de leurs plus beaux atours orange et noir avec un bon mois et demi d'anticipation. De plus, cette annee, Halloween tombait un vendredi soir, venant couronner une magnifique journee d'automne a ciel bleu, arbres rouges et T-shirt dans la rue. Si l'on en croyait notre experience de l'annee derniere ou petits Diablotins, Reines des Neiges et Frankensteins avaient rafle $50 d'equivalent M&M's en moins d'un quart d'heure, il allait falloir se preparer.
On a donc concocte un plan infaillible: on va laisser les lumieres eteintes jusqu'a 7-8 heures puis faire un tour dans le quartier. Le temps qu'on revienne le gros des trick-or-treaters sera passe et on devrait pouvoir faire face avec nos abricots secs...
Apres notre petit diner aux chandelles, nous partimes donc a l'aventure autour de chez nous. Notre petit village de commuters, d'habitude si tranquille que les cerfs viennent brouter les fleurs sur les balcons, ressemble au Boulevard St-Michel le soir de la fete de la musique. Sur le pas de chaque maison, il y a un petit groupe d'enfants. Les gens les accueillent deguises, sur les marches de l'entree en cette douce soiree d'automne; et leur font des demonstrations de leurs derniers joujous-halloween: une tete de mort aux yeux verts qui clignotent, un fantome qui vole pour de vrai, une sorciere avec detecteur de presence qui te saute dessus quand tu t'approches... on a du mal a croire qu'en Chine les usines de jouets soient en train de licencier. Les parents discutent entre eux, se felicitent du temps qu'il fait, s'echangent des recettes de tartes aux citrouilles et des trucs de grand'mere pour que leurs enfants ne mangent pas tous leurs bonbons d'un coup - trucs sans doute bien necessaire quand on voit la taille des baluchons que ces charmants bambins trainent peniblement derriere eux d'une baraque a l'autre. L'ambiance est a la fete foraine; chez un voisin, au lieu des traditionnels bonbons servis sur une assiette-tete-de-mort, ils offrent meme des hot-dogs et du Ice-Tea. Parfois, les maitres du logis font entrer les enfants chez eux pour une visite de leur maison "hantee" et invitent les parents a une petite biere ou un verre de vin en attendant. Dans la rue, on croise quand-meme quelques voitures de police en patrouille, pour eviter les debordements: c'est tres efficace, on croise un groupe de pre-ados armes d'une unique bonbonne de mousse a raser et effectivement ils ne s'en aspergent que les uns les autres en rigolant. Ils ont aussi du papier toilette, sans doute pour nettoyer par terre si un peu de mousse a raser tombe sur la chaussee sans faire expres.... Tout le monde sourit a tout le monde, c'est juste une belle soiree d'automne.
Au milieu de tant d'agitation et de lumieres, les enfants sont aux anges. Guima decouvre un monde tout nouveau de sorcieres, monstres et squelettes, qui ne lui font pas peur du tout: "Le pirate il est pas content" est sa candide reaction devant la pire rictus de la pire des tetes de mort. Pendant qu'on ne regarde pas, Gabito ramasse un femur dans un cimetiere. Il me le tend genereusement, tout souriant, fier de sa trouvaille. Ils en redemandent ! On rentre a la maison car il se fait deja tard et il faut quand meme penser a ecouler nos stoks de cochonneries biologiques avant que notre clientele ne deserte.
Et Guima passe la deuxieme partie de la soiree a offrir des bonbons aux enfants -en prenant quand-meme sa petite commission au passage - pendant que Gabito cueille nos uniques fleurs survivantes, et Papa et Maman sont trop occupes a prendre des photos pour faire la discipline.
Finalement, cette soiree qu'on aprehendait tellement - l'annee derniere ce fut terrible; les bonbons c'est pas bon; et Halloween c'est vraiment n'importe quoi - fut une jolie fete familiale bon enfant. La seule chose qu'on regrette maintenant c'est de ne pas s'etre plus implique !... Mais on apprend jour apres jour, et maintenant on a plein d'idees pour l'annee prochaine (acheter une citrouile au supermarche, se deguiser en pompier, pendre des rats creves a la porte de l'entree et creuser un cimetiere dans le jardin).
A bientot pour de nouvelles aventures,
Francois & Cie