Ou est Francois ?

Ici !

J'apparais, puisque mon public le reclame.... Ou est Francois ? Fidele au post, bien entendu ! Cette fois-ci ce n'est pas l'inspiration qui manquait, ni la motivation de la part de mes genereux lecteurs (13 commentaires, record battu, bravo les gars !), mais comment dire... c'est a la fois tres simple et tres complique.

Il y eut un voyage en Colombie a preparer. Pour l'instant, seul le voyage de Nurt avec les enfants. En perspective pour Nurt, une nuit dans l'avion, arrivee a Bogota a 5h30 du matin fraiche comme une rose et ses deux boutons dans le desert du Sahara, puis 7 heures en transit a l'aeroport de Bogota avec un Chipmunk a roulettes, un Changuito a reaction, et une valise inversement proportionnelle a la taille des momes, suivi de deux heures de coucou a helices direction Popayan dans les turbulences andines et hivernales. C'etait tellement stressant que j'en suis instantanement tombe malade: l'angine bacterienne et carabinee se declara le soir-meme, la meme angine bacterienne que j'avais attrape il y a deux ans au premier jour du meme voyage en Colombie. Interessant...

Pendant que je me lamentais sur mon sort de celibataire fievreux dans la cave humide ou j'avais pris mes quartiers (en effet nous profitons du voyage pour retirer la moquette des chambres a coucher), Guima mettait sa petite menotte sur un tapis a valises a Bogota et vlatipa la manito qui se retrouve coincee entre le tapis roulant et le bord metallique de la machine. Cri fulgurant, arret d'urgence, on jette Guima, son frere et la grosse valise verte dans un taxi et direction l'hopital de Bogota. Radios: pas de fracture; mais une brulure au second degre et un poignet noir comme la suie et enfle comme la cuisse.

N'empeche. Ils ont bien fini par arriver a Popayan, Guima avec le bras jusqu'au coude dans un platre blanc pas tres seyant qu'il porte en echarpe et qu'il utilise pour faire de la musique sur la table de la salle a manger des abuelos. "Ecoute maman il chante le platre". Ah, Guima, je t'aime. Et parler avec eux au telephone, plus les antibios dont je benis la multinationale multimilliardaire pharmaceutique qui a finance l'essai clinique qui les a valides, mine de rien ca me requinque. Je suis toujours bien febrile mais allons voir au labo ce qui se passe, ca va me faire du bien de parler avec des gens apres deux jours sous ma couette...

Arrive au labo, mon chef, un Grand Chinois sage, calme et reserve, m'accueille tout de suite en souriant, visiblement heureux de me voir. "Francois, je suis content que ca aille mieux. Il faut que tu me reprocesses ce data pour la bourse NIH avant de partir, c'est important. Ah, et il faut ecrire la project description pour le stagiaire cet ete. Ressources humaines a besoin de ca demain. Et je voudrais publier ce qu'on a fait en fevrier: tu peux ecrire un abstract pour IEEE ? la deadline est lundi."
Ah, et a quelle heure je prepare ma presentation pour la conference des Ultrasonologistes americains, qui commence demain ???? Je pensais justement utiliser la plage horaire 0-2h du matin pour remplir ma declaration d'impots qu'il faut que je renvoie avant de partir....

Bref, voila donc ou j'en suis: sur Times Square (photo). Les Ultrasonologistes Americains ne se refusent rien. Et sur le blog. Qu'est-ce que je fais la, vous pouvez me rappeler ?

Ciao les copains, je ne me plains pas, toute cette adrenaline m'aide a oublier (ou plutot: elle essaie de son mieux) que le reste de la famille est parti tout seul dans un pays lointain. Quand a Guima, il n'est pas encore l'heure d'epiloguer, mais disons tout de meme que ca va beaucoup mieux. Il n'avait vraiment rien de casse et on a pu retirer son platre apres trois jours. Pour la brulure, il a ete pris en charge par le departement des grands brules de l'hopital public de Popayan (qui en a vu d'autres), le frere de sa marraine est le chef de service, on a confiance et on fait pas beaucoup la queue... donc ca va aller.

Bisous et bonne journee, moi je vais me coucher,

Francois