Tuesday, January 12, 2010

Que va-t-on devenir???

Hello les copains,

Je viens de coucher les enfants… c’est-à-dire que, pendant que ces deux petits anges cherchaient un sommeil paisible, je viens de passer une heure couché sur le tapis de leur chambre pour qu’ils n’oublient pas que je les aime. Et comme parfois en ces occasions, je cherche dans mon cerveau troublé, entre veille et sommeil, l’inspiration pour le blog.

Force est de constater que j’ai beaucoup de sujets parmi lesquels choisir… dans ma liste d’attente j’ai un post sociologique sur l’année après le « college », un autre d’opinion sur les points forts des USA (le troisième volet d’une de mes nombreuses trilogies inachevées), un autre poétique sur cet Etranger que je croise tous les jours sur le pont sur la Croton River… et bien sur tous les posts sur les enfants qui finissent toujours par prendre le dessus. Mais le post qui écrase tous les autres par son évidence actuelle, c’est celui de la fin paisible des jours de ce blog que j’aimais tant. Ce soir, ça donnait ça :

Doléances

Qu’est ce qui est pire qu’une demande de bourse à rédiger pour le National Institute of Health (NIH), une chorale à renommée internationale à chanter dedans, et un enfant qui réclame 360% d’attention des parents toutes la journée ? Réponse : Deux bourses pour la NIH, deux chorales de renommée internationale, … et un enfant qui réclame l’attention toute la journée et un autre toute la nuit. Bienvenue chez les Vivis. Et qu’est-ce qui est pire que de ne pas avoir d’amis qui mettent des commentaires sur un blog ? Avoir PLEIN d’amis qui ne mettent pas de commentaires sur un blog. Je ne suis pas en train de me plaindre que mes amis ne sont pas gentils avec moi. Je suis en train de découvrir, avec tristesse, la vie. Le temps passe et une nouvelle fois nous vérifions expérimentalement les bonnes vieilles théories du père Einstein, que Temps et Espace ne sont qu’une seule cruelle entité, et les années qui passent nous éloignent inexorablement.

Aussi, la flamme de l’écrivain n’est plus à la hauteur des sujets à traiter. Je ne vibre plus en écrivant, car vous ne vibrez plus. Mon inspiration a fondu comme neige au soleil, ou comme les commentaires d’un blog à l’épreuve du temps. Car mon inspiration, c’est mes lecteurs : en écrivant, je pense a vous, et c’est vous qui me mettez un sourire aux lèvres et les mots sous la plume. Je pourrais retracer chaque paragraphe écrit ces dernières années à la personne en particulier à qui je pensais quand j’étais en train de l’écrire. C’est pourquoi ces derniers temps, je ne parle plus que de la famille : je m’adresse à mes derniers lecteurs, mon Papa et ma Maman.

Aujourd’hui, je ne sais pas quoi raconter a un public dont je ne sais même pas si il existe, si il existe je ne sais même pas qui il est, et même si il est je ne sais même pas si ca l’intéresse. [En aparté je sais qu’écrire les présentes doléances présuppose l‘existence d’une audience. Ce sur quoi je compte, c’est que multiplier 0 lecteurs par jour par le temps infini qui s’écoulera d’ici à la publication d’un prochain post hypothétique m’amènera un nombre fini de lecteurs compatissants et désolés du dénouement.] Aujourd’hui, mes seuls lecteurs avérés sont mon Papa, ma Maman, et moi-même. Les deux premiers peuvent être joints par d’autres moyens plus efficaces et à travers lesquels se disent plus de vérités impubliables ; le troisième devra faire deuil du plaisir narcissique de sa relecture hebdomadaire.

...

Voila ce que je ressassais ce soir dans la chambre des enfants, entre Gabito en train de tourner dans tous les sens et Guima de renifler à qui mieux mieux. Cependant, après tous ces bons moments passés ensemble, je ne me résous pas à vous quitter simplement en constatant vertement que j’ai aujourd’hui mieux à faire que prendre sur mon rare et cher sommeil pour déblatérer des inutilités au vent qui passe… même si c’est ce que ma pragmatique éducation Américaine me pousse à faire. J’aimerais survivre jusqu’au printemps, qui marquera note unique visite en France depuis si longtemps (31 Mars-12 Avril), pour faire le point tous ensemble et d’ici là mijoter un post de sortie plus poétique et grandiloquent… comme me le suggère ma romantique éducation Française.

Bonne nuit les copains, ne voyez pas ici un post d’autocompassion … C’est simplement un post de nostalgie et de remise en question. Et c’est naturel d’en arriver là dans ces chronique d’état d’esprit d’une famille d’expatriés.

Et ce n’est pas non plus un abandon. On trouvera une autre solution !

A bientôt,

Francois

8 comments:

Mathilde said...

Ah c'est dur la vie loin du pays, alors quand en + les amis ne sont pas de la partie, c'est pas funny funny ! Bref, je compatis... Ancienne expat' aux USA, j'ai connu les mêmes déceptions, sans trouver la solution.
En tout cas, certains le lisent ton blog ! (Moi par exemple, mais qu'est-ce que je peux bien y commenter, hein ?)
Les Américains ont un côté opiniâtre aussi dont on peut s'inspirer : prends Charles Ingalls, il en fallait plus pour le décourager, hein !
Alors un bon grog et ça repart, take care et keep warm !

Unknown said...

Moi aussi Francois, je le lis regulierement ton blog, meme si je ne mets que rarement des commentaires (je n ose pas mettre des commentaires banals apres tes textes si bien ecrits)... il est dans mon flux RSS et cela fait toujours plaisir de suivre la saga des vivi aux US et comment ils sont vraiment ces Americains! surtout ne t arrete pas!!! en tous cas, j espere bien vous voir au printemps quand vous serez en France, je le mets en rouge dans mon agenda!

Anonymous said...

Salut a toute la famille,

Eh beh, c'est la deprime... J'avoue que je ne lis pas le blog regulierement, pris dans le maelstrom de la vie Parisienne et montagnarde. Ceci dit, je pense quand meme a vous de temps en temps et meme je lis parfois le blog (generalement sans laisser de message, honte a moi).
En tout cas, bon courage, bises a tous, bonne annee et pourquoi pas a une prochaine a Paris ou aux US.

Tom

Anonymous said...

et je te ferais remarquer que c'est nous les expat de ton point de vue, et non l'inverse. Alors ton schtroumpf vert et vert schtroumpf...
En plus, tu vis dans un pays ou on taxe les banque de façon intelligente, alors tu peux etre fier de toi:
En france on va taxer les banques sur 2009 en les prévenant en 2010, c'est une taxation rétroactive totalement illégal. L'état français ne suis pas ses propres règles et est un actionnaire stupide: Vive la délocalisation de Renault en Turquie! L'état à 15% de Renault, et refuse le profit de l'entreprise. Comment est compensé la perte?

Enfin, tout ca pour dire, avec tous ces débats, y'a pas forcement le temps de répondre à tes posts rédigés pour nous expatriés, mais comme toujours, ils font bien plaisir!

Et bonne année en fait

Francois said...

Anonymous:
Bonne annee!
Pour le reste, ca me depasse un peu j'avoue.
Zib quand meme
F

Laverdines said...

Salut François,
Je n'avais pas eu le temps de féliciter Nurt pour les CHoristes de la semaine dernière, y compris pour la petite chinoise qui pleure ssans géner ses camarades, ni même le cameraman.

Bravo pour cette insertion progressive dans ce pays lointain.
J'avoue comprendre la perspective de l'arrêt de ce lien hebdomadaire que je lisais toujours avec plaisir. Et respect pour le style distancié et enlevé.

Mais peut-être y-a-t-il un temps pour chaque chose, et les faits sont tétus : quand on est parti, on n'est plus là. Sauf évidemment pour les très proches.

Chacun s'en va, avec ses soucis et ses espoirs, son big bang initial, la grande expansion planétaire, ses trous noirs et ses nuages intergalactiques.

J'espère que nous aurons d'autres modes de communications sur ce qui se passe dans ce grand pays qui se dit uni, sa brillante multinationale d'origine néérlandaise, et cette vaillante petite famille.

En tous cas, j'ai noté que nous aurons le plaisir de cette chronique jusqu'à fin mars, et m'en réjouis.

Anonymous said...

Salut François, c'est vrai que je ne laisse jamais de commentaire et pourtant je ne rate pas une miette de tes écrits qui sont toujours subtils et drôles. Continue de nous faire partager un petit peu de vos vies. Je pense bien à vous et vous souhaite une très belle année. Bravo à Nurt, que j'embrasse, pour ses chorales. Bises à tous. Betty

Anonymous said...

Salut François, c'est vrai que je ne laisse jamais de commentaire et pourtant je ne rate pas une miette de tes écrits qui sont toujours subtils et drôles. Continue de nous faire partager un petit peu de vos vies. Je pense bien à vous et vous souhaite une très belle année. Bravo à Nurt, que j'embrasse, pour ses chorales. Bises à tous. Betty