Pompier d'un jour...
Hello les copains, quoi de bien palpitant à raconter sous le soleil d'automne ? A part les arbres qui jaunissent, les temperatures qui refroidissent, les citrouilles qui mûrissent, et les sorcières qui des placards a balais surgissent, la vie quotidienne poursuit son train-train habituel et harassant. Gabito marche (ses premiers pas a 0.96 ans, qu'on se le dise !), Guimita parle, Nurt chante et Francois perd son temps sur Internet, bref la vie, quoi.
Hello les copains, quoi de bien palpitant à raconter sous le soleil d'automne ? A part les arbres qui jaunissent, les temperatures qui refroidissent, les citrouilles qui mûrissent, et les sorcières qui des placards a balais surgissent, la vie quotidienne poursuit son train-train habituel et harassant. Gabito marche (ses premiers pas a 0.96 ans, qu'on se le dise !), Guimita parle, Nurt chante et Francois perd son temps sur Internet, bref la vie, quoi.
Peut-être que le clou de ces deux dernieres semaines (entendez: notre sortie bimensuelle de la routine boulot-niño-dodo) ce fut cette petite virée a New Rochelle pour donner nos empreintes digitales à l'oncle Sam -en vue d'une carte verte synonyme de permis de travail prochain pour Nurt, et de permis de démissionner (ou de me faire virer) de mon boulot sans me faire jeter à la porte du pays du même coup pour moi.
Bref, New Rochelle... une banlieue bizarre, en trait d'union bancal entre le Bronx et Westchester. Immeubles délabrés côtoient pavillons rutilants, il doit y avoir plein d'ecoles privées dans le coin. Son centre ville, son Halloween Superstore, la bibliothèque publique poussiéreuse mais avec les meilleurs ordinateurs du comté, son gratte-ciel de fer et d'acier et ses maisons abandonnées... lui donnent un charme étrange que vient accentuer son nom, emprunté sans doute à la francaise Rochelle, dont les souvenirs du vieux port et ses trois tours se mêlent aux présentes vues de poubelles renversées et de peintures murales dans nos tetes d'expatriés. Coincé entre une "Tienda del Dolar" et une enseigne en néon qui annonce fièrement "We cash checks", le bureau régional d'empreinte digitales des services US d'immigration ne paie pas de mine.
Tout était en place pour mal se passer: c'était l'heure de la sieste et ni chipmunk ni munchkin n'avaient encore dormi une seconde, même dans la voiture. Il s'agissait d'une démarche administrative et tout le monde sait que c'est comme le bricolage ou les (tentatives de) réparage d'ordinateur: on sait quand ca commence, on sait jamais quand ca s'arrête. Nous etions donc préparés au pire. En poussant la porte du petit bureau d'immigration, un spectacle surréaliste nous attendait.
Imaginez une salle d'attente d'un service d'immigration, murs en parpaings, sol en béton, une télévision a l'image délavée à force de la regarder qui diffuse des pubs dans un coin, des interdictions d'allumer son téléphone protable sur tous les murs, et 200 chaises en plastique gris déprime.... toutes vides !... nous étions les seuls petits immigrants ce jour-la ! L'aimable cèrbère uniformé de l'entrée, qui par ailleurs me pardonna magnamimement d'avoir oublie mon numero de sécurité sociale et de ne pas connaître les dimensions de Guima en pieds, pouces et livres, nous confirma par la suite qu'il n'avait jamais rien vu de pareil... On nous donna quand-même à chacun un numéro pour attendre, 79, 80, 81. L'opérateur de la machine à appeler les numéros les fit afficher avec zèle. Nous recopiâmes soigneusement sur un papier crasseux tous les chiffres que l'on peut trouver sur nos passeports. Ceci fait, on nous fit asseoir au premier rang aux places réservées aux gens pour qui c'est bientôt le tour. Un autre fonctionnaire nous appela aussitôt pour la prise d'empreintes proprement dit. Pour les adultes, le pouce, puis une photo de groupe des quatre autres doigts de chaque main, puis chaque doigt individuel en vue panoramique, puis chaque doigt de nouveau mais sans le panoramique. Pour Guima, l'index droit suffira (ouf !). Ceci fait, en écoutant les blagues (en espagnol) du dominicain souriant qui scannait les doigts de Nurt, et celles (en francais) de l'haitienne hilare qui me scannait les miens, l'on nous rendit nos passeports et nous pria de remplir encore un petit papier jaune, s'il vous plaît. Croyez-le ou non, il s'agissait d'une enquête de satisfaction du service rendu ! Je ne sais pas ce qu'a voté Nurt, mais Guima et moi on a noté "excellent" dans toutes les catégories: en une demi-heure, l'affaire était bouclée; et comme on était samedi (!!!! pas besoin de prendre une demi-journée de congé pour se faire tirer le portrait des paluches !!), on en profita pour faire un peu de shopping dans la ville et traîner autour de la bibliothèque....
Comment rendre un fonctionnaire aimable ? Je me souviens d'une pragmatique qui, dans le temps, m'avait suggéré cette reponse évidente: "paie-le bien" ! Un "immigration officer" a New Rochelle gagne environ $60000 par an (source: indeed.com). Comparez cela au revenu médian annuel d'un foyer dans l'état de New York: $50000 (city-data.com). Ceci explique cela ? le petit papier jaune a la sortie aide-t-il aussi ? Ou sont-ce simplement les sourires de Gabito et les grands yeux désiestés de Guima , conjugués a l'apres-midi magnifique et la salle d'attente vide ? En tous cas, j'espere garder longtemps ce souvenir d'un service d'immigration.
Comment rendre un fonctionnaire aimable ? Je me souviens d'une pragmatique qui, dans le temps, m'avait suggéré cette reponse évidente: "paie-le bien" ! Un "immigration officer" a New Rochelle gagne environ $60000 par an (source: indeed.com). Comparez cela au revenu médian annuel d'un foyer dans l'état de New York: $50000 (city-data.com). Ceci explique cela ? le petit papier jaune a la sortie aide-t-il aussi ? Ou sont-ce simplement les sourires de Gabito et les grands yeux désiestés de Guima , conjugués a l'apres-midi magnifique et la salle d'attente vide ? En tous cas, j'espere garder longtemps ce souvenir d'un service d'immigration.
Ciao les copains, Gabito m'appelle... je suis en train de prendre sérieusement ma résolution d'être un peu moins inutile la nuit (et j'en profite pour frimer sur le blog). Je m'excuse d'avoir préféré aux premiers pas du sus-mentionné ce reportage bizarre sur une salle d'attente vide, j'essaiera de me rattraper c'est promis.
Bonjour à la lune,Francois & Flia
4 comments:
Bravo au Gabito pour ses premiers pas; mais bravo aussi à Nurt, qui le coache depuis trois mois, à bout de bras.
Il paraît qu'il y a une sérieuse crise financière aux EU; on en parle même en Europe ; contents qu'elle n'atteigne ni l'immigration de New ROchelle, ni les pompiers de Croton.
Je ne comprends pas grand'chose a la finance, encore moins a la crise financiere. Tant qu'il s'agissait des histoires de subprimes c'etait encore suivable mais la, meme les articles online du NYTimes je ne sais meme plus de quoi ils parlent. Pour moi qui ai une education cartesienne math-physique, le systeme financier est tellement complique et contre-intuitif (a commencer par: des taux d'interets plus eleves pour les personnes qui peuvent le moins payer !!!) qu'il est normal que quelque chose casse de temps en temps.
Maintenant je suis comme tout le monde, a esperer que les ceuxsses qui s'y connaissent (la plupart du temps, mais l'erreur est humaine) un peu plus que moi reussiront a limiter la casse.
Le sujet depasse mon entendement et je suis cela de relativement loin et c'est pour cela que j'ai prefere ne pas l'aborder sur le blog.
F
Mais vous avez eu les papiers que vous étiez venu chercher? (dans votre service d'immigration) Ou les sourires vous ont fait oublier le but de votre visite?
Marie
Elle arrivait des Somalies
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris
Elle croyait qu'on était égaux
Au pays de Voltaire et d'Hugo
Mais pour Debussy en revanche
Il faut deux noires pour une blanche
Elle a essayé l'Amérique
Ce grand pays démocratique
Elle aurait pas cru sans le voir
Que la couleur du désespoir
Là-bas aussi ce fût le noir
Mais dans un meeting à Memphis
Elle a vu Angela Davis
Qui lui dit viens ma petite sœur
En s'unissant on a moins peur
Des loups qui guettent le trappeur
Et c'est pour conjurer sa peur
Qu'elle lève aussi un poing rageur
Au milieu de tous ces gugus
Qui foutent le feu aux autobus
Interdits aux gens de couleur
Mais dans ton combat quotidien Lily
Tu connaîtras un type bien
Et l'enfant qui naîtra un jour
Aura la couleur de l'amour
Contre laquelle on ne peut rien
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